Alice
Chorégraphie et costumes : Po-Cheng TSAI
Confection des costumes : Luzerner Theater Department of Costume
Conception originale des lumières : Otto CHANG
Direction technique et lumières : Chih-Chen LIU
Composition de la musique : Rockid LEE
Conception vidéo : Po-Chih CHANG
Au 13è Art
Jusqu’au 17 avril 2025
Alice au Pays des Merveilles est le genre du conte qui continue à séduire parce qu’il est intemporel et parce qu’il parle autant aux différentes générations qu’aux différentes cultures. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la B.Dance, compagnie taïwanaise se soit emparée de l’œuvre. Aussi, aurait-elle eu bien tort de ne pas le faire !
Alice par la B.Dance repose tout d’abord sur un esthétisme particulier qui fonctionne à merveille, sans mauvais jeu de mots. Le choix est fait de n’utiliser qu’une couleur : le rouge qui se détache du reste des visuels en noir et en blanc. Les décors sont absents et, malgré tout, ne font ressentir aucun manque. Le seul élément superflu est, comme d’habitude à nos yeux, un écran sur lequel sont projetées des animations dignes des écrans de veille Windows 95. Heureusement, cet écran inutile finira par disparaître assez rapidement. C’est que les artistes et leurs performances n’ont pas besoin de cet artifice pour occuper la scène et briller. Avec eux, le mot esthétisme revient encore. Ils mêlent danse classique modernisée, danse traditionnelle et acrobaties si fines qu’ils donnent à chaque porté à chaque saut une impression de légèreté. A la façon d’une paire d’ailes de papillons, ils tourbillonnent, offrent pointes, écarts et autres figures et pas de danse d’une finesse, d’une vivacité et d’une précision hallucinantes. Et quand cette précision va jusqu’au bout des doigts, c’est d’autant plus rare.
Le spectacle ne manque évidemment pas d’un livret -muet, danse oblige- très pointu. Et si les adultes ayant perdu leur âme d’enfant n’y verront pas l’évidence, pour les autres mais certainement aussi pour les enfants à l’imagination vive, il regorge de subtilité. Encore faut-il ne pas se laisser attraper par la figure paternelle qui tente de ramener Alice à ses responsabilités. Une figure paternelle de monarque qui s’oppose à un lapin blanc fou fou et terriblement attachant dont la beauté, une fois n’est pas coutume ne réside pas dans son pelage mais dans ses oreilles. Celles-ci, sous la forme de plumes, évoquent encore une fois une fois le papillon puisqu’elles prennent des allures d’antennes que possèdent les plus majestueux spécimens de nymphalidés. Lapin et monarque en viendront évidemment à la question qui fait toute l’essence d’Alice et de la philosophie d’Absolem, papillon en devenir, « Qui es-tu ? » et qui amènera Alice à choisir laquelle part d’elle-même veut devenir dans un jeu de danse miroir épatant. Parviendra-t-elle à voir à travers le miroir ?
On doit souligner aussi le travail remarquable sur les costumes. Il n’y a rien d’étonnant que ce soit le chorégraphe qui les ait imaginés. Ils sont en parfaite symbiose avec la danse. Chaque pli, chaque partie ajourée met en valeur les mouvements gracieux des danseurs. Ils sont comme le prolongement du corps dans une finition stylisé du meilleur effet.
Avec Alice par B.Dance, on ressort des étoiles plein les yeux, de la poésie plein la tête.

L’histoire
Avec une chorégraphie à couper le souffle, des costumes haute couture et une scénographie élégante, ALICE nous entraîne dans un pays des merveilles très particulier, à l’atmosphère étrange et profondément psychologique.
Les oreilles du lapin d’Alice ont été remplacées par de grandes plumes virevoltantes et les costumes hypnotisants nous plongent dans l’univers fantastique du conte de Lewis Carroll.
Un labyrinthe de miroirs, des projections artistiques et des dessins à l’encre noire et blanche unissent la poésie et les contes de fées, ainsi que les cultures occidentale et orientale.
Utilisant les codes du ballet narratif, le chorégraphe puise son inspiration dans la danse contemporaine, les arts martiaux et la danse folklorique chinoise.
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Aurélien