BRACONNIERS
De : Eric BOUVRON
Co-écriture : Benjamin PENAMARIA
Mise en scène : Eric BOUVRON assisté de Elena MICHIELIN
Scénographie : Eric BOUVRON
Lumière : Romain TITINSNAIDER
Création musicale et effets sonores : Romain TROUILLET
Costumes : Nadège BULFAY
Avec :
Yannis BARABAN, Francis BOLELA ou Mexianu MEDENOU, Jean-Erns MARIE-LOUISE et Aurélia POIRIER
Musicienne sur scène :
Marie-Anne FAVREAU
Du 7 au 26 juillet 2023
Au Théâtre des Halles (Avignon)
Comme toujours avec Eric BOUVRON, le spectateur est amené à « travailler ». Un travail ludique où le public doit faire appel à son imagination. En effet, le décor est absent et les accessoires réduits à peau de chagrin. Rappelons qu’Eric BOUVRON est un magicien de la mise en scène. Il parvient sans peine à nous immerger dans un décor que notre esprit rend réel. On se croit vraiment au Zimbabwe et en Afrique du Sud.
Le texte et le jeu des acteurs participent grandement au voyage dans une réserve africaine. Ajoutez à cela, davantage que de la musique, une véritable création sonore live. La mise en musique est loin d’être reléguée au second plan, elle nous transporte elle aussi de l’autre côté de notre hémisphère. On n’est dans du théâtre immersif sans avoir recours à des artifices. On salue le jeu multi rôles des comédiens qui comme pour le décor nous font passer comme un rien d’un personnage à un autre. D’un homme à une femme. D’une personne à un animal… L’investissement des acteurs est perceptible tant ils sont brillants.
On adore être remué par les chants et les rythmes africains. Certains y reconnaitront des références à des films tels que Le Roi Lion ou Out of Africa. On aime aussi le recours à certaines légendes africaines. L’utilisation des clics propres à la langue zoulou est toujours un enchantement à entendre.
On se rappelle un certain chameau dans Lawrence d’Arabie. Ici c’est une nouvelle découverte, le prodigieux Francis BOLELA, qui disparait au profit d’un rhinocéros blanc. Combien d’acteurs peuvent se targuer de réaliser un tel tour de passe-passe ? Dès les premières minutes, on est ému, justement par ce rhinocéros. On est absorbé par le récit. Dès le début également, on prend position. Riches de certitudes… C’est plus tard qu’on ressortira plein d’incertitudes de d’absence de parti pris. Le propos est violent et entre deux feux. Ainsi, ce n’est pas seulement sur l’appel à notre imagination qu’on joue avec notre esprit. Sur le sujet philosophique aussi.
Plus qu’une satire sociale, plus qu’une comédie humaine, Braconniers nous amène par des chemins à défricher à une véritable réflexion sur la survie via différents angles de vues des personnages principaux.
N’hésitez pas une seconde, prenez votre billet sans passeport pour le sud du continent africain, vous en partirez charmés et éclairés.
Crédit Photo : Thierry BENOIT-GONIN
L’histoire
Lorsque deux hommes tuent Humba, le rhinocéros que Paul Wright avait adopté et placé dans sa réserve privée, la lutte contre les braconniers devient pour lui une affaire personnelle. Deux pères, deux cultures se font face après le meurtre de l’un de leurs enfants. La vengeance serait-elle un soulagement ?
Eric Bouvron nous embarque encore une fois en voyage. Cette fois-ci à travers les routes de terre rouge de l’Afrique subsaharienne dans un “road movie” théâtral.
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Aurélien