Cabaret
(English Review : Click here)
Paroles : Fred EBB
Musique : John KANDER
Livret : Joe MASTEROFF
Mise en scène, co-scénopgraphie, co-création lumières : Robert CARSEN
Chorégraphie : Fabian ALOISE
Direction musicale : Bob BROAD assisté de Benjamin PRAS et Dan TUREK
Co-scénographie, costumes : Luis F. CARVALHO
Co-création lumières : Giuseppe DI LORIO
Vidéo : Will DUKE
Assistanat à la mise en scène : Andreas ZIMMERMANN et Rory FAZAN
Assistanat à la chorégraphie : Paris GREEN
Assistanat à la création costumes : Marion MOINET et Marion DUVINAGE
Carl AU, Rhys BATTEN, Sam BUTTERY, Hannah Yun CHAMBERLAIN, Lizzy CONNOLLY, Oliver DENCH, Anya FERDINAND, Fraser FRASER, Elizabeth FULLALOVE, Luke JOHNSON, Dominic LAMB, Charlie MARTIN, Darnell MATHEW-JAMES, Natasha MAY-THOMAS, Gary MILNER, Nic MYERS, Rishard-Kyro NELSON, Ciarán OWENS, Oliver RAMSDALE, Clancy RYAN, Charlie SHAE-WADDELL, Poppy TIERNEY, Kraig THORNBER et Sally Ann TRIPLETT.
au Lido2Paris jusqu’au 3 février 2023
Ce qui frappe, dès qu’on entre dans la salle, c’est qu’on n’est pas au Kit Kat Klub mais au Kit Klub Kat… Personne parmi les créatifs ne semble avoir relevé ce détail qui permet de voir uniquement le mot « Klub » quand les deux rideaux latéraux sont ouverts. On ajoute à cela, trois boules à facettes hors-service lorsque le lieu vient juste de rouvrir. Il y a le parti pris de reprendre les éléments de la scénographie de la revue « Paris Merveilles ». Cela peut traduire un manque d’inventivité mais pourquoi pas à condition d’avoir assuré la maintenance du matériel. On en souffrira grandement lors de la représentation avec le bruit de la machinerie pour les allers-venues d’un décor répétitif.
Notons d’ailleurs une scénographie bâclée où on utilise à outrance cette trappe au vacarme de tous les diables et des décors apportés maladroitement par un ensemble à qui on change le costume pour donner l’illusion qu’il y a une réflexion. Mais un costume doit servir la pièce : une armée de gorilles qui amène du mobilier est hors de propos et ne présente aucune valeur ajoutée puisqu’elle n’assure pas de continuité ni de transition entre deux titres. Toutefois, c’est ce même emsemble qui brille par son talent sur les voix et le jeu et, bien sûr, sur les chorégraphies. Les chorégraphies sont, sans doute, un des bons points de cette version. Même si on aurait aimé un moment de fan service avec un hommage à Bob FOSSE… C’est encore l’ensemble qui sauve du naufrage les interventions de Sam BUTTERY. Une Emcee qui mise sur un style vaguement queer, totalement gothique. Mais se créer une image emprunte à Marilyn MANSON ne suffit à masquer, le manque de talent et de charisme. Sur The money song/Sitting pretty, ce sera, fort heureusement l’ensemble, les costumes et le décor (l’exception qui confirme la règle) qui fera la différence et éclipsera, malgré lui mais heureusement, ce premier rôle rarement en mesure. Ielle donnera le meilleur de ielle-même une seule et unique fois sur I don’t care much.
Pour les autres rôles principaux, Lizzy CONNELLY est merveilleuse en Sally. Elle nous offre d’excellentes prestations malgré un orchestre qui couvre souvent sa voix. C’est un peu dommage sur son tonitruant titre Cabaret : déchirant et éclatant. On souligne d’ailleurs un son terne, sans relief qui met la troupe en difficulté. L’orchestre et la troupe sont souvent à contre-temps : Lorsqu’Emcee lève les bras sur les cymbales, ce n’est jamais au bon moment. La faute peut-être à un seul écran-guide trop éloigné des musiciens et/ou à un orchestre trop peu préparé.
Revenons aux rôles principaux, on est totalement séduit par le couple Sally Ann TRIPLETT et Gary MILNER qui excellent à tous les plans. C’est juste en jeu, c’est habité en chant. Charlie MARTIN est également particulièrement convaincante dans son interprétation. Oliver DENCH semble, pour sa part, être ailleurs et manque de naturel.
Pour le design vidéo, on devrait plutôt parler de montage vidéo, il s’agit d’images d’archives mises en vrac sans nuance créant un malaise palpable dans l’assistance… Quant au numéro final, au demeurant très réussi en dehors de cette vidéo, il illustre ce qui n’a pas besoin de l’être. Le public de ce genre de spectacle n’est pas idiot et n’a pas besoin d’être pris par la main pour faire les liens avec notre société. Il ne s’y trompera d’ailleurs pas au vu des applaudissements timides qu’il donne en fin de chaque acte.
Fait regrettable également, même s’il s’agit d’un choix assumé de présenter Cabaret dans sa version originale, l’absence de Mein Herr, de Maybe this Time et une version écourtée de Wilkommen au détriment du titre pas brillant The Telephone Song. Faux parti pris et vrai problème de droits d’exploitation.
Après le fiasco de la Seine Musicale -jusqu’à son départ- puis du Théâtre Marigny, bien qu’ayant proposé de belles programmations, on se demande si Jean-Luc CHOPLIN n’a pas été placé au Lido en tant que torpille pour permettre au groupe Accor d’ouvrir un hôtel en ces murs et ceux de l’UGC Normandie…
Ce Cabaret présenté au Lido 2 Paris est poussif à en devenir souvent ennuyeux du fait d’un livret étiré et d’une mise en scène lente.
Si vous en avez la possibilité, préférez mille fois la version incomparable de Rebecca FRECKNALL qui triomphe actuellement à Londres au Playhouse Theatre avec des prolongations répétées.
Crédit Photo : Julien BENHAMOU
L’histoire
Cabaret, c’est l’histoire de Clifford Bradshaw, un jeune écrivain américain qui, au cours d’un voyage à Berlin au début des années 30, tombe amoureux de Sally Bowles. Meneuse de revue au Kit Kat Klub, cette dernière essaie de faire oublier aux spectateurs les temps troublés qui s’annoncent, mais rêve de devenir une star.
Rapidement, Clifford et Sally verront leurs convictions, leurs désirs et le contexte politique mettre à mal leur histoire d’amour. Venez découvrir au Lido2Paris, pour la première fois à Paris cette comédie musicale dans sa version originale !
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BILLETTERIE
Aurélien.
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