Le Canard à l’Orange
de William DOUGLAS HOME
Adaptation : Marc-Gilbert SAUVAGON
Mise en Scène : Nicolas BRIANÇON assisté de Pierre-Alain LELEU
Décors : Jean HAAS assisté de Bastien FORESTIER
Costumes : Michel DUSSARAT assisté d’Aimée BLANC
Lumière : Franck BRILLET
Maquillages et perruques : Michèle BERNET
Avec : Sophie ARTUR, Nicolas BRIANÇON, Camille LAVABRE, Hélène MEDIGUE et François VINCENTELLI
Reprise le 19 janvier 2022
Plus jamais vous ne direz qu’on ne peut pas être metteur en scène et comédien dans la même pièce une fois que vous aurez été voir Le Canard à l’Orange au Théâtre de la Michodière.
Ce classique comtemporain est, en effet, de retour pour quelques semaines dans la capitale. Aussi, auriez-vous tort de vous en priver. D’abord, parce que Nicolas BRIANÇON, dont on vient de parler des qualités d’acteur et de metteur en scène, arrive à nous faire oublier Jean POIRET en se réappropriant complètement le personnage acide et machiavélique usant d’une mauvaise foi qui frise le délire. Ensuite, il n’est pas seul sur scène, les autres comédiens sont tout aussi crédibles dans leurs rôles respectifs. On retrouve ainsi, l’employée de maison (il y a toujours dans un vaudeville, une employée de maison épatante et commère qui ne se gêne jamais pour commenter et donner son avis sur la situation), l’amant bellâtre mais beaucoup trop naïf en la personne de François VINCENTELLI qui joue son rôle de composition à merveille : L’élégance à l’anglaise renfermant un esprit de « bidochon », la femme libérée moderne et la secrétaire sûre d’elle au look stricte terriblement sexy quelque soit sa tenue. L’occasion de saluer la classe des costumes de cette comédie qui défilent sur un décor riche en détails comme sait si bien le faire la Michodière. C’est qu’ici, on respecte le théâtre de boulevard.
L’histoire n’a pas changé : une histoire comme il en existe tant qui pourrait paraître triste puisqu’il y est question d’adultère, mais pour laquelle, notre personnage principal choisit de la faire passer par dessus la tête. Le texte est bien davantage que sympathique, il est piquant quand il le faut et écrit presque à la manière d’un thriller pour en faire ressortir toute la machination qui se trame dans cette comédie de mœurs qui se moque bien des convenances.
Toujours dans l’écriture, on y retrouve des répliques qui seraient dignes de grands auteurs littéraires telles que « Combien de femmes y a t-il dans le corps d’une femme ? ». Des répliques souvent envoyées comme des uppercuts. Le texte est aussi bien élaboré qu’un meurtre sans indice. Une prose savamment dosée : toujours un peu, jamais trop et grâce à ça, vous ne connaîtrez pas une seconde d’ennui. On joue avec les mots, avec les pronoms façon Le dîner de Cons. Mais ce n’est pas la seule référence que vous y retrouverez : on ne peut que s’incliner devant un reboot contemporain entre Le Pygmalion et Le Jeu de l’Amour et du Hasard.
Vous ressortirez de la salle en étant mis « échec et mat »
L’histoire
Hugh Preston est un animateur-vedette de télévision, marié depuis 15 ans à Liz qu’il trompe avec de nombreuses maîtresses.
Un vendredi soir, Hugh apprend que sa femme a un amant. Au pied du mur, elle avoue alors à Hugh sa liaison avec un homme avec qui elle compte partir le dimanche matin suivant.
Hugh offre à sa femme de prendre les torts à sa charge, et de se faire prendre en flagrant délit d’adultère au domicile conjugal avec sa secrétaire, et invite l’amant à passer le week-end à la maison.
Voici donc Liz (la femme), Hugh (le mari), John (l’amant), Patricia (la secrétaire de Hugh), plus Mme Grey (la gouvernante) et un canard récalcitrant, réunis pour un week-end au cours duquel Hugh, en joueur d’échecs qu’il est, va tout faire pour reconquérir sa reine.
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Aurélien.