Le Cas Eduard Einstein (Critique)

Le Cas Eduard Einstein

de Laurent SEKSIK


Mise en Scène : Stéphanie FAGADAU

Collaboratrice artistique : Juliette MOLTES

Décors : Antoine MALAQUIAS assisté de Karim KARI

Musiques : Romain TROUILLET

Lumières : Zizou

Costumes : Jean-Daniel VUILLERMOZ

Coiffures : Catherine SAINT-SEVER 

 

Avec Hugo BECKER, Pierre BENEZIT, Michel JONASZ, Amélie MANET, Jean-Baptiste MARCENAC et Josiane STOLERU

 

Jusqu’au 12 mai 2019

A la Comédie des Champs Elysées

Après une entrée en matière musicale qui se veut confortable et apaisante, on entre dans la « cellule » d’un hôpital psychiatrique en 1934. A partir de là, terminée le confort et l’apaisement, au milieu d’un décor qui sert une scénographique extraordinaire, on pénètre l’intime promiscuité d’un jeune adulte schizophrène : Eduard, le fils d’Albert Einstein… Interprété par Hugo BECKER dans une performance d’acteur rare. Sous des faux airs et intonations d’un Richard BOHRINGER, il prend possession du corps et de l’esprit du personnage comme on ne le voit que trop rarement sur un plateau de salle de théâtre.
L’histoire n’est pas sans rappeler The Curious Incident of the Dog in the Nightime  où s’exerce une adversité entre génie et folie. La science d’un Albert Einstein (Joué par un Michel JONASZ ahurissant) s’oposse à l’idéologie d’un fils qui porte son identité comme un fardeau. Le regard des autres est tout sauf discriminant, comme dans la pièce Les Vibrants (Où jouait d’ailleurs une comédienne qui donne aussi la réplique dans Le cas Eduard Einstein : Amélie MANET).
Les regards sont riches en émotions, ils sont particuliers et évocateurs. Et la dualité est toujours impeccable et sans violence mais troublante de vérité. Certaines scènes ont une puissance rhétorique et théâtrale indescriptible dont la dimension dramatique devient philosophique.

La pièce fonctionne étonnement sans qu’on lui donne un rythme frénétique, juste la musique faite principalement de 4 cordes et d’une lumière graphique fort a propos. Ainsi, le spectateur assiste, aussi impuissant que le père à la plongée dans la folie du fils.

Après La Machine de Turing, il semble que les pièces autour des génies de guerre et des personnages torturés en leur moi profond soient légions… Qui s’en plaindrait ? Vous aurez à mesure que les minutes du Cas Eduard Einstein s’égrainent votre champ de vision, votre horizon qui s’élargira de plus en plus et où l’absurde devient évangile quand il sort de la bouche d’un fou.

L’histoire

Le cas Eduard Einstein, tragédie en deux actes adaptée du best-seller de Laurent Seksik, raconte l’histoire véritable du fils fou d’Einstein, Eduard, atteint de schizophrénie. Sur fond de trame historique puissante, dans l’Allemagne des années 30 puis l’Amérique de Mc Carthy, la pièce révèle, à travers la destinée du père en exil et du fils à l’asile, la facette la plus méconnue de l’homme le plus célèbre de son temps.
Le bouleversant drame personnel du génie universel.

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Aurélien.

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