Cats au théâtre Mogador dès le 1er Octobre

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C’est à pas de velours mais non sans un certain enthousiasme que Le Monde du Ciné s’est vu recevoir l’opportunité de pousser les portes du théâtre Mogador pour un « Presse Backstage Tour » à moins d’un mois de la première de Cats. « A pas de velours », parce que je ne le répèterai jamais assez, il en fallait beaucoup pour pouvoir détrôner le spectacle de la saison précédente Le Bal des Vampires si cher à mes yeux. Mais Cats partait avec deux sérieux avantages : d’abord, il s’agit d’une comédie musicale de mon enfance et ensuite, c’est dans ce qui est selon moi le plus théâtre de la capitale – celui où je me sens chez moi – qu’il se jouera. N’est pas Andrew Lloyd Weber (créateur du spectacle mais aussi de Jesus Christ Superstar, The Phantom of the Opera…) qui a dit le contraire lors de sa visite, il y a près d’un an dans les lieux où nichent encore quelques têtes d’ail histoire d’éloigner les précédents habitants.

Qu’a-t-on réellement appris lors cette journée ? Simplement que novices comme amateurs de ce show trouveront leur compte.
D’abord, remontons aux origines grâce à un échange avec Ludovic-Alexandre Vidal et Nicolas Nebot (en charge de la nouvelle adaptation en français à qui on doit également bien d’autres adaptations en français de Mogador) dans le « Salon Parisien » du lieu.
En 1981, Andrew Lloyd Webber monte un spectacle mettant en scène des chats issues d’un recueil de poèmes de T.S. Eliott. Le résultat, la plupart d’entre vous le connaisse avec un poème que l’auteur avait margé d’une mention « Ne pas publier » car trop triste. Ce poème, c’est l’histoire de la chatte Grizabella et de son indémodable « Memory » rendu célèbre notamment par Barbra Streisand.

Mais alors cette version ? Ludovic-Alexandre Vidal et Nicolas Nebot nous racontent qu’il y avait une volonté de présenter une nouvelle version justifiant ainsi que la traduction française de Jacques Marchais n’ait pas été utilisé et que les deux « traducteurs » se sont même refusés d’y jeter un œil pour ne pas être influencer. Les lieux célèbres aux yeux des anglais ont été maintenus mais changés pour d’autres lieux britanniques également lorsqu’il y a avait la nécessité que le public français puisse trouver la référence. L’adaptation ne fut pas une mince affaire. « Memory » a encore été retouchée 10 jours plus tôt. Pour notre plus grand bonheur, on nous révèle qu’une chanson inédite (même Londres n’est pas enrichi de ce cadeau) a été ajoutée fin août à la suite de la visite d’Andrew Lloyd Weber. Autre nouveauté, qui fait parler sur les réseaux sociaux depuis des mois, le rôle de Rum Tum Tugger ne sera plus un rockeur mais un rappeur. Et si on reste dubitatif, Andrew Lloyd Weber a été convaincu de ce virage l’an dernier sur Londres et l’équipe créative française s’est également laissée convaincre lors des répétitions.

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C’est ensuite vers l’atelier maquillage que continue le tour. Karen (maquilleuse depuis 1989) apprend aux artistes à se maquiller partiellement. En effet, les artistes n’auront qu’une heure trente pour se préparer et les maquilleuses ne pourront pas s’occuper de toute le monde en même temps. Pas moins de 30 danseurs-chanteurs à maquiller et à perruquer (perruques non synthétiques comme il est de tradition au Mogador) ! Un défi qui est loin d’effrayer la maquilleuse superviseur, passionnée par son chef : Christine Lemarchand. Et les boitiers des micros dans tout ça, on les cache où pour ne pas casser les courbes d’un chat ? Sous l’aisselle !

Un des points d’orgue de la visite restera sans doute la visite de la scène et de son décor. Un décor truffé de détails surprenants amusants (Une boîte de pâté pour chats « Félix ») et la voiture à l’abandon dans cette décharge sauvage possède une plaque que seuls certains sauront déchiffrer « NAP 70 ». Je laisse aux plus curieux d’entre vous le soin de résoudre l’énigme. Non, il n’y a pas de place à la représentation à gagner cette fois. Autre particularité, Cats fut monté sur un plateau de télévision. Ce qui implique qu’il n’y avait pas de fosse d’orchestre. Les musiciens étaient donc cachés directement derrière le décor. Le son venait donc de l’arrière de la scène au lieu de venir de l’avant comme le veut l’usage. Cette diffusion du son insolite, a été maintenue et une mezzanine destinée aux musiciens a donc été construite dans les décors coté jardin. Pour terminer le sublime et immersif décor de Cats, la scène est dorénavant inclinée afin de faire profiter au public de tous rangs de l’entièreté des corps des animaux à quatre pattes.

Nous continuons la visite avec le costuming sous la houlette de Rebecca qui nous explique qu’une semaine de travail est nécessaire pour la création d’un seul costume (à Londres) et que Cats, ce n’est pas moins de 150 costumes arrivés au Mogador pour être retouché, réparé…
Le dernier lieu visité est la salle de répétition où les performers chantent, dansent, stoppent et recommencent quand les ajustements sont nécessaires.

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Puis nous nous rendons au « Foyer Opéra » où on nous fait patienter, il semble qu’une surprise soit en préparation dans le « Foyer Palace » qui le jouxte. Et quelle surprise ! Les artistes nous offre la scène d’ouverture du Bal Jelicle. C’est magique. Le chant, la danse et la musique rendent émotifs l’assistance. J’adhère et j’adore. Les chats sont désormais maîtres des lieux. Il faut dire que Stoyan Zmarzlik (La Belle et la Bête, Le Bal des Vampires) ce loup solitaire un peu distant mais plein de talent et perfectionniste, est de la partie. Il jouera Mungojerrie, un des trois rôles que je préfère. Le second rôle par ordre de préférence est Rum Tum Tugger, et c’est Golan Yosef qui se mettra dans sa peau. Avec un tel artiste, on devrait ne pas être déçu. Je me suis toujours attendu au pire dans ce qu’il faisait (Dracula, Love Circus) et ai toujours été agréablement surpris. Enfin, je reconnais immédiatement le plus beau rôle : Munkustrap joué par Cédric Chupin. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est excellent, il se déplace naturellement avec félinité. Un casting au poil n’en déplaise aux allergiques. Et lorsque je félicite Cédric Chupin pour son incarnation et le fait qu’il tienne avec brio le premier rôle, il répond un peu gêné et dans un sourire qu’il ne faut pas lui dire qu’il est le premier rôle parce que ça le stresse davantage qu’il ne l’ai déjà. Finalement, c’est bien Munkustrap qui mène ce show du début à la fin et introduit chaque poème. Mais j’aime cette humilité dont fait preuve l’artiste.

Les deux heures de tour sont pour moi passées à vitesse grand V. Et une chose est sûre, ce n’est pas cette année que je vais commencer à me faire rare au Mogador.
Un petit mot particulier, parce que j’y tiens, pour Vincent Bernard, responsable commercial chez Stage Entertainement qui fût un hôte remarquable aussi attentif qu’attentionné mais aussi curieux et passionné et je l’en remercie.

Pour terminer, et ce sera une première sur Le Monde du Ciné, Cats se voit labellisé « Coup de cœur » avant même qu’on est vu le résultat final. Rendez-vous tous au théâtre Mogador à partir du 1er octobre.

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Ronronnez pour Cats…

Après avoir finalement assisté au spectacle, on n’est loin de s’être trompé. Cats sera à n’en pas douter le musical à voir cette saison, il n’y a pas à minauder. Si le show a été moderniser grâce à un showlight, qui à lui seul vaut le déplacement, et de nouvelles orchestrations, il n’en a pas perdu son essence. Ainsi aux guitares acides se mêlent toujours les sons synthétiseurs si caractéristiques des années 80. Antoine Mérand, un des claviers qui joue live chaque soir depuis les coulisses doit vraiment « prendre son pied ». La performance vocale et physique des artistes est de haut vol dans un tourbillon de poésies et de couleurs rendant vaine l’expression « La nuit, tous les chats sont gris ».

Pour faire court, Chat Déchire ! Que vous aimiez ou non les chats, vous tirerez votre chat-peau à cette production comme l’a fait le public lors de la première avec une standing ovation de plus de cinq minutes. Et s’il fallait encore vous convaincre, Le Monde du Ciné a joué les petites souris et s’est glissé sur la scène de décharge sauvage (C’est la première fois que j’entends les hommes s’extasier devant un parterre d’immondices en s’exclamant : « Oh c’est beau ») pour un face à face avec quelques chats facétieux qui se sont prêtés au jeu des interviews.

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