C’est donc, on le savait, » Cats » qui prendra le relais sur le musical adapté du classique de Roman Polanski » Le Bal des Vampires « . Ce samedi 27 avril 2015, avait lieu au Théâtre Mogador la présentation à la presse du spectacle de la saison prochaine produit par le propriétaire du théâtre : Stage Entertainement.
Dès mon arrivée, des bruits courent : alors que la troupe de Londres donnait son dernier show la veille au London Palladium (avant un retour annoncé par Andrew Lloyd Weber), elle serait arrivée ce matin à Paris et déambulerait entre le sang et les couloirs du château du Comte Von Krolock dans les coulisses de Mogador.
18h15 : la salle s’éteint et ils sont là, les chats curieux arrivent de toute part, semblant ne pas comprendre que font toutes ces personnes munies de micros, de caméras et d’appareils photos. La troupe de Londres nous fait une présentation chantée et dansé en live de quelques extraits du spectacle. L’émotion me parcourt, le spectacle de mon enfance prend vie sous mes yeux. Et puis, entre en scène le directeur de Stage France qui parle de la fierté d’accueillir » Cats » à Paris et ne s’éternise pas davantage, il faut dire qu’il a un ou deux Molière(s) à aller cherche au théâtre des Folies Bergères. Il est alors suivi du maître de cérémonie, Eric Cazet, Directeur de la communication qui, sous des applaudissements encore plus chaleureux que ceux reçus par la troupe britannique, fait entrer Madame Gillian Lynne. Il faut dire que cette femme est une référence dans la profession (The Phantom of The Opera, Cabaret pour ne citer qu’eux) et sa présence nous honore tous. Entre bonne humeur et gaffe (elle annonce la surprise qu’elle nous réserve : l’interprète française de Grizabella nous interprétera le tube du show » Memory « ), les sourires et rires sont partout tant cette femme ne manque pas de naturel et de repartie malgré son âge.
Entre reportages et anecdotes plus ou moins connus, le show tel qu’il nous sera proposé prend forme dans notre imaginaire. Elle nous confie qu’il y aura de nouvelles chansons, de nouvelles scènes, un nouveau bal final et c’est tant mieux parce que les musiques et les costumes, d’après les extraits qui se sont joués sus nos yeux n’ont pas été modernisés et que je crains que ça n’en rende l’ambiance un peu poussiéreuse lors du lancement en octobre prochain. Peut-être aurait-il été préférable de moderniser l’ensemble plutôt que de remplacer le style rock du chat Rum Tum Tugger pour un style Rap/RnB. Un style sans doute destiné à attirer un autre public, mais qui risque de faire fuir les puristes.
Après 45 minutes, c’est l’heure de la surprise, ce sera donc Prisca Demarez ( » Cabaret » ) qui jouera la chatte glamour venue de quartiers peu fréquentables. Elle apparait, me semble t-il, stressée, tout se joue là, les journalistes l’attendent au tournant sur ce piano-voix. Pas le droit à l’erreur ! Et pardonnez-moi l’expression mais ce qui suit est exactement ce que je pense : « Putain de merde, elle envoie !!! » Elle me décolle littéralement de mon siège. Les flashs des appareils photos crépitent, les applaudissements se font une fois encore long et chaleureux. C’est gagné pour Prisca et donc en partie pour » Cats « .
On débouche le champagne en toute simplicité. Certaines productions misent sur des buffets hors norme et du champagne à outrance pour amadouer la presse. Point de buffet ici, un open-bar de champagne et c’est tout ! La presse ne s’achète pas chez Stage Entertainement et c’est pas plus mal. Je ne peux m’empêcher d’avoir une certaine émotion pour les vampires actuellement résident des lieux. Et ils sont là parmi la foule, invités à ce bal Jellicule bien différent du bal sanglant qu’ils jouent quand vient la nuit. L’occasion pour moi d’interroger l’un d’eux sur son sentiment. Comment se sent-il en ce jour, a t-il l’impression d’être poussé vers la porte de sortie, ou heureux de pouvoir prendre quelques vacances après une année intensive ? Il me répond que c’est la règle, ils savaient tous que ce jour arriverait et annonce, avec une certaine contenance mais heureux, qu’il a déjà de nouveaux projets pour la suite. J’essaie d’avoir le scoop, quels vampires intègrent la troupe de » Cats » (il a vendu la mèche en disant que quelques uns étaient retenus)… Impossible de lui tirer davantage les vers du nez. Quant à moi, je me dis que les vampires quittent le château au mois de juin et que pour remplacer ceux qui m’ont réconcilié avec la comédie musicale, les chats vont devoir sortir les griffes. Parce que si Grizabella m’a subjugué, il n’en reste pas moins que je crains que le spectacle intégral n’ait mal vieilli et que l’adaptation en français ne me rebute. D’ailleurs, la version française de » Memory » entendue m’a moins séduit dans les textes que la version française de 1989 mais rien n’est joué, on verra ce que Ludovic-Alexandre Vidal et Nicolas Nebot nous offrent.
Le rendez-vous est donc pris en octobre pour savoir si toute le monde veut devenir un Cats.
Cats Le Muscial – Paris
– Article par Aurélien –
