• Date de sortie: 4 février 2015
• Durée: 1 heure 34 minutes
• Réalisé par: David Robert Mitchell
• Avec: Maika Monroe, Keir Gilchrist, Daniel Zovatto, Jake Weary, Olivia Luccardi, Lili Sepe …
• Genre: Epouvante/Horreur

SYNOPSIS – IT FOLLOWS

Après une expérience sexuelle apparement anodine, Jay se retrouve confrontée à d’étranges visions et l’inextricable impression que quelqu’un, ou quelque chose, la suit. Face à cette malédiction, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire aux horreurs qui ne semblent jamais loin derrière …

 Je ne vois pas d’autre entrée en matière que de parler du début époustouflant du film. En effet, on peut sans aucun doute dire que le film commence en beauté dans le genre terrifiant. Il plonge dès le début dans une atmosphère digne du genre de l’épouvante et vous hérissera les poils des bras dans les dix premières minutes! Je pars moi-même du principe que l’on peut évaluer la force d’un film très souvent par son incipit, c’est en tout cas quelque chose que je trouve vrai la plupart du temps. Ici encore, ça se vérifie. En tout cas, vous y verrez de quoi vous mettre dans l’ambiance assez rapidement.

C’est seulement le deuxième film de David Robert Mitchell et pourtant il attrape l’esprit du spectateur de façon fort surprenante! Sachez que le film provient d’un rêve qu’il faisait enfant, à savoir l’impression d’être suivit par quelqu’un ou quelque chose et a laquelle on ne peut pas échapper, de là en est né le film. Il me semble que nous avons tous été confronté à la situation d’avoir la sensation d’être suivi, et de se retourner continuellement sur son chemin. Si vous vous retrouvez dans ce que je vous dis là, vous vous sentirez alors proche de ce scénario à plusieurs moments!

Il faut absolument que je vous parle de la partie visuelle de ce film. C’est juste absolument magnifique. La prouesse technique est à son apogée, de par les plans, les cadrages, les choix de mouvements de caméra.. Tout est là pour vous faire apprécier au plus haut point la beauté des images. La lumière est simplement titanesque (et je suis une grande amatrice de la lumière au cinéma, notamment dans le genre de l’épouvante et de l’horreur). Les inspirations de David Robert Mitchell sont nombreuses, on ressent grandement l’influence de certains maîtres de l’horreur tels que David Cronenberg (La Mouche; Chromosome 3; A Dangerous Method …), John Carpenter (Halloween la nuit des masques …) ou bien encore Roman Polanski (Rosemary’s baby surtout!). Son esthétique y est très attachée et ce n’est que pour le plus grand plaisir des yeux.

La musique est elle aussi tout simplement bluffante. La bande originale composée par Disasterpeace (de son vrai nom Rich Vreeland) donne des notes rappelant la vieille musique électro, tiraillée dans des notes stridentes qu’on peut fortement rapprocher au célèbre film Psychose d’Alfred Hitchcock, et qui ne sont pas sans rappeler de célèbres films d’horreur de l’époque du Nouvel Hollywood, avec des films comme Halloween justement, ou encore L’Exorciste de Friedkin. Bref, je vous conseille déjà de voir ce film, ne serait-ce que pour sa beauté esthétique et pour son incroyable bande sonore.

Les acteurs sont d’après moi excellent dans le genre et dans l’univers du film. Il est d’ailleurs fort possible que vous en ayez déjà aperçu certains dans d’autres films où dans des séries télé. L’actrice principale, Maïka Monroe, a notamment jouée récemment dans Last Days of Summer de Jason Reitman et dans The Bling Ring de Sofia Coppola. Une chose est sure, le potentiel des acteurs n’apporte que plus encore à l’ambiance malsaine du film qui est déjà bien présente.

Je finirai par les bémols que j’ai tout de même trouvé au film. Si le scénario est prenant, il n’en reste pas moins certains aspects qui m’ont déçus. Notamment le rapport fort à la sexualité. Si je comprends tout à fait son intérêt, c’est-à-dire l’horreur que peut représenter les premiers rapports sexuels, ou tout simplement le rapport à la sexualité difficile chez les adolescents de par son éternel moment de passage de l’âge enfant à l’âge adulte et des angoisses que cela peut provoquer, je trouve malgré tout que c’est un peu trop, et que l’on finit par ne plus trop savoir jusqu’où le propos du réalisateur veut aller. Ajouté à cela, la fin du film qui m’a quelque peu surprise, déjà car je ne m’y attendais absolument pas par rapport à la tournure du film (même si c’est aussi un peu un avantage..), mais aussi parce que ça m’a laissé sur ma faim. Disons que j’en suis ressortie un peu perplexe et pas tout à fait certaine du sentiment que ça me donnait sur cette fin de film.

Enfin pour conclure, pour les grands amateurs du genre, j’entends par là DU VRAI CINEMA D’HORREUR ET D’EPOUVANTE, je ne vous conseille pas de le voir, je fais plus que ça, je vous en supplie! Sachez en tout cas que le film a fait parti de la sélection officielle du cinéma Américain de Deauville en 2014, de la sélection officielle de la 53ème Semaine de Critique à Cannes la même année, et enfin qu’il a reçu le prix du Jury de la Critique Internationale et le Prix de la Jeunesse Denis-de-Rougemont au Festival International de Film Fantastique de Neauchâtel également en 2014. Si avec tout ça, il mérite pas qu’on aille le voir… Eh bien je ne peux plus rien pour vous!

Par Perrine