De Sylvain Lebel avec la collaboration d’ Erick Benzi, Anthony Souchet & Valéry Zeitoun
Mis en scène par Anthony Souchet
Avec Philippe Krier, Nicolas Laurent, Tomislav Matosin, Barbara Pravi, Alice Raucoules, Sarah-Lane Roberts
Le spectacle musical Un été 44 retrace l’incroyable histoire des 3 mois qui ont changé le monde. 6 jeunes chanteurs nous font revivre au travers de destins d’anonymes, l’été 44, du débarquement de Normandie, à la libération de Paris. Ces jeunes vies vont se croiser sur la route qui mène à la liberté.
Un été 44 c’est avant tout un projet d’artistes :
15 auteurs-compositeurs prestigieux ont écrit spécialement les chansons de ce spectacle musical :
Michel AMSELLEM, Charles AZNAVOUR, Erick BENZI, François BERNHEIM, Alain CHAMFORT, Yves DUTEIL, Jean FAUQUE, Jean-Jacques GOLDMAN, Guy IACHELLA, Joëlle KOPF, Maxime LE FORESTIER, Sylvain LEBEL, Florent LEBEL, Claude LEMESLE, Christian LOIGEROT.
Mais c’est aussi la découverte de notre histoire et de ses épisodes méconnus :
L’histoire des Rochambelles, L’histoire des pianos Steinway V Victory et des 2436 jazzmen debarqués avec eux. La grande Histoire regorge d’aventures à découvrir tout au long du spectacle.
Pourquoi vous a t-on parlé, dernièrement, de Ray-Ban, Coca-Cola, M&M’s et Motorola ? On aurait pu aussi vous parler Jeep, bas nylon, barres Mars ou chewing gum… et de bien d’autres produits, aujourd’hui, ancrés dans notre quotidien français. Pourquoi ? Parce que ces produits ont, en fait, traversé la mer grâce aux soldats alliés venus libérer la France du nazisme en été 1944. Et c’est justement l’univers dans lequel se déroule la comédie musicale Un été 44 actuellement au Comédia et qui partira ensuite sur les routes de France.
Quand nous nous rendons au showcase de présentation parisien, nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre. Il faut dire que Un été 44 part un peu en challenger face à des mastodontes qui sortiront à la rentrée et qui bénéficient d’un budget conséquent et, en l’occurrence, d’une large visibilité en terme de promotion. En plus, il n’y pas de tête d’affiche ni de mec qui exhibe ses abdos dans le concours de danse télévisé d’une grande chaîne. Le seul qui pourrait être connu du grand public serait le producteur Valéry Zeitoun pour son passage en tant que juré dans le télé-crochet Popstars (c’est lui qui sourit poliment quand Vandelli lui propose : »Quadricolor ! les quatre couleurs primaires ! ») Pour l’occasion, c’est lui aussi qui s’excuse presque lors de la présentation de ce nouveau projet musical de ne pas avoir de budget…
S’ajoute à ce budget réduit qu’avec un thème pareil, on risquerait de tomber dans le mélo à la Francis Lalanne. Et finalement pas du tout. On est immédiatement mis dans l’ambiance grâce à des enceintes qui diffusent en stéréo le bruit des vagues s’échouant sur la plage. Ce genre de fond sonore continue à être utilisé pendant la présentations de quelques uns des titres du spectacle : ambiance bistrot, moteurs, mouettes… On s’y croirait !
C’est là que les objets du quotidien ont leur place et nous transporte à cette époque de façon ludique si bien qu’on a vient à espérer, de manière utopique, que l’issue ne soit pas celle qu’on connaît et que les dizaine de milliers de tués s’en sortent. Un point négatif, c’est de ne pas croire en son projet à cause du budget : le budget est loin de faire un spectacle. On peut avoir le meilleur des budget si on ne trouve pas l’âme du show, et la qualité d’écriture nécessaire, ça ne fonctionnera pas. Certaines de nos critiques antérieures l’ont démontré.
L’ambiance musical est un savant mélange de modernité et de musique en relations avec l’époque de la seconde guerre mondiale incluant notamment, un rapport aux orchestres de Big Band Jazz, eux aussi, débarqués avec les forces américaines. Plutôt que de tomber dans la répétition du cinéma ayant déjà largement abordé cette guerre au travers de la vie quotidienne des soldats, la force de cette histoire réside dans le fait qu’elle raconte le destin croisé d’anonymes de tous horizons, de tous sexes, de toutes nationalités que tout oppose et pourtant… Ils évoluent dans un monde où pour citer Zeitoun, « Les puissants déclenchent les guerres, on les subit ». Malgré cela, 1944 construit l’Europe tel qu’on la connait aujourd’hui et rapproche les cœurs.
On retrouve ici une histoire qui nous touche, une musique sans fioriture qui nous chamboule, nous submerge et des textes qui ne cherchent pas à faire de l’effet avec des jeux de mots ou autre figure de style mais qui sonnent justes. C’est donc bien celui qui a des allures de challenger dans la guerre des ventes de billets, celui que personne n’ttendait qui nous surprend le plus. Un véritable coup de cœur et une grande hâte d’en décourvrir davantage par la suite.
Et finalement, après avoir vu le spectacle en intégralité ?
Le show case (et c’est rarement le cas) a tenu ses promesses d’un spectacle de qualité. Dès le début, l’émotion vous prend par le visuel, par la musique. On a des ballades souvent, du rock un peu et du jazz trop peu. Il n’y a donc pas grand chose à ajouter sinon que ça vous touchera forcément. La narratrice apporte son petit plus et joue à la perfection.
Les héroïnes (puisqu’ici les héros sont des femmes) sont toutes plus attachantes les une que les autres malgré leurs défauts de toute jeune fille en fleur. Un silence religieux envahit souvent la salle, c’est le cas pour « Lily sans sommeil » ou « Seulement connu de Dieu » chanté A Cappella et pour laquelle il est difficile de rester de glace. On applaudit peu entre chaque scène, non pas par absence d’envie mais comme pour marquer le respect. « Coup de Cœur » maintenu et il était temps après le déferlement de tous les spectacles musicaux trop répétitif, trop ennuyeux du début de la rentrée.
BILLETTERIE
La Génèse en images :
Le Premier clip officiel « Passer la nuit »:
Le Second clip officiel « Le Monde n’est jamais assez grand »:
Aurélien