• Date de sortie au cinéma : 14 juillet 2020
• Durée du film :  1 Heure et 40 Minutes
• Réalisé par : François Ozon
• Avec : Félix Lefebvre, Benjamin Voisin, Philippine Velge
• Genre : Drame

Synopsis – Été 85

L’été de ses 16 ans, Alexis, lors d’une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l’ami de ses rêves. Mais le rêve durera-t-il plus qu’un été ? L’été 85…

François OZON signe incontestablement son meilleur film et Dieu sait qu’il y en eu. Un chef d’œuvre qui nous confirme que Potiche était une sortie de piste très pardonnable. On pouvait s’attendre avec l’affiche et certains aspects à un plagiat du tout aussi bon Quand on a 17 ans d’ André TECHINE, on se rend vite compte qu’ils n’ont rien en commun dans le scripte.

Le film jouit d’une écriture poétique tant verbalement que visuellement. Si certaines répliques des jeunes adultes sont oniriques, les personnages quasiment silencieux sont eux aussi portés à un haut niveau de comédie tel le rôle du père et de la mère d’Alexis, se posant comme « ceux qui voit » et incarnés par Laurent FERNANDEZ et Isabelle NANTY. On retrouve encore ce talent chez Valeria BRUNI TEDESCHI toujours aussi divine. Mais la part du lion revient aux deux personnages principaux sublimés par Félix LEFEBVRE et Benjamin VOISIN. Les deux acteurs sont touchés par la grâce tels des James DEAN. Le rapport à La Fureur de Vivre est d’ailleurs facile. C’est pourtant d’une autre histoire que s’est librement inspiré François OZON : La Danse du Coucou (Dance on my Grave,) un roman d’ Aidan CHAMBERS qui avait bouleversé l’auteur dans son adolescence. Si le but était de nous ébranler à son tour, c’est gagné.

Dans la réalisation, on s’émerveille du grain, du contraste, des détails visuels et sonores dispersés ça et là en arrière plan. Sans qu’on sache pourquoi, on pleure sur un plan fixe de quelques secondes, pourtant d’une étonnante banalité, juste pour sa beauté. Il faut dire que le film est érotique sans l’être vraiment du début à la fin, il est une ode à la beauté et à l’amour semblant nous rappeler à l’ordre sur ce pour quoi on vit… aussi cliché que cela puisse paraître. Certains mots comme « gay », « homosexuel » ne sont jamais prononcés, sorte de volonté évidente de laisser à cet érotisme l’aura qui lui sied, sans aucune étiquette.

Vous serez submergé par des lames de fond successives qui vous feront (vous aussi) chavirer, perdre pied sans jamais vous rendre victime du naufrage !

Aurélien