Fuck me
Dramaturgie et mise en scène : Marina OTERO
Conception de l’espace et de l’éclairage : Adrián GRIMOZZI
Direction technique : David SELDES et Facundo DAVID
Conception des costumes : Uriel CISTARO
Conception sonore et musique originale : Julián RODRIGUEZ RONA
Conseil dramaturgie : Martín FLORES CARDENAS
Assistanat à la mise en scène : Lucrecia PIERPAOLI
Assistanat chorégraphique : Lucía GIANNONI
Assistanat en design d’espaces et éclairage : Carolina GARCIA UGRIN
Artiste visuel : Lucio BAZZALO
Montage technique audiovisuel : Florencia LABAT
Stylisme des costumes : Chu RIPERTO
Photographie : Matías KEDAK
Costumes : Adriana BALDANI
Avec :
Augusto CHIAPPE, Juan Francisco LOPEZ BUBICA, Marina OTERO, Fred RAPOSO, Matías REBOSSIO, Miguel VALDIVIESO et Cristian VEGA
Jusqu’au 22 septembre 2024
Marina OTERO nous fait une proposition dont, à en croire son œuvre, elle a le secret. De quoi illuster l’expression « L’audace fait les rois ». L’autrice, metteuse en scène nous installe ici dans un environnement où la nudité devient une forme d’expression. Si certaines œuvres de spectacles vivants ont tendance à en abuser et à l’utiliser de façon déraisonnée, Marina s’en empare avec violence pour servir un spectacle d’un genre particulier. Si le nu féminin est normalisée, la nudité masculine, reste, quant à elle, tabou. Rapport à la supposée « domination » du sexe fort sur le sexe « faible ». Un rapport de force dont Marina s’empare pour l’inverser. On commence, bien sûr, par être gêné lors de l’introduction qui ne nous offre aucune préparation. Rapidement, on s’habitue, mieux, on s’oublie dans cette narration qui montre ce qui est considéré comme laid ou indécent. La démonstration interroge le spectateur, le pousse à la réflexion sur le malaise profond d’un événement survenu dans la vie la protagoniste principale, Marina. Cette dernière jouant son propre rôle est entourée d’un harem d’hommes aux physiques et aux personnalités variés fait de nombreux Pablo qui ne manquent pas de piquant et d’humour. A l’humour s’ajoutent une multitude d’émotions qui envahissent le spectateur. Elles s’entrechoquent et se contrarient pour nous bousculer, nous pénétrer dans une intimité qu’on partage ou pas avec une assemblée subjuguée. C’est sulfureux notamment avec l’incroyable réussite d’une scène orgiaque sur la chanson « Fuck me » qui pour autant ne se vautre pas dans la facilité d’un quelconque élan libidineux.
Rien de plus pour nous éblouir qu’une lumière ultra précise et qu’une ambiance indescriptible. On est face à un mélange entre Botticelli et Pasolini, entre Kubrick et Almodóvar.
Fuck Me vous dérangera et ce ne sera pas vous déplaire. Séduisant et violent à la fois, Fuck Me est un spectacle culotée et couillu, un choc pour lequel on ne demande qu’à tomber à nouveau avec fracas.
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Marina OTERO ha hecho una propuesta que, si nos guiamos por su trabajo, tiene el secreto. Es una ilustración perfecta de la expresión « la audacia hace reyes ». Aquí, la dramaturga y directora nos sitúa en un entorno en el que la desnudez se convierte en una forma de expresión. Mientras que algunos espectáculos en vivo tienen tendencia a abusar y malversar la desnudez, Marina la aprovecha con violencia para crear un tipo de espectáculo muy especial. Mientras que el desnudo femenino está normalizado, el masculino sigue siendo tabú. Se trata de la supuesta « dominación » del sexo más fuerte sobre el « más débil ». Marina aprovecha esta relación de poder para invertirla. Por supuesto, la introducción es inicialmente incómoda, no ofrece ninguna preparación. Pero pronto nos acostumbramos, y mejor aún, nos olvidamos de nosotros mismos en esta narración que muestra lo que se considera feo o indecente. La manifestación interpela al espectador, incitándole a reflexionar sobre el profundo malestar que le produce un acontecimiento en la vida de la protagonista principal, Marina. Interpretándose a sí misma, Marina se rodea de un harén de hombres de físico y personalidad variados, muchos de ellos Pablo, llenos de ingenio y humor. El humor se complementa con una multitud de emociones que desbordan al espectador. Chocan y chocan, empujándonos y penetrándonos en una intimidad que podemos o no compartir con un público cautivado.
Es sensual, sobre todo por el increíble éxito de una escena orgiástica en la canción « Fuck me », que no se regodea en la facilidad de un arrebato libidinoso.
Nada podría deslumbrarnos más que una iluminación ultraprecisa y una atmósfera indescriptible. Es un cruce entre Botticelli y Pasolini, entre Kubrick y Almodóvar.
Fuck Me te perturbará, y no te importará. Seductor y violento al mismo tiempo, Fuck Me es un espectáculo descarado y audaz, un choque que le hará volver a enamorarse de él.
L’histoire
Chorégraphe, danseuse et performeuse, icône de la scène alternative argentine, Marina Otero est le propre objet de sa recherche artistique.
Avec Fuck Me, spectacle libre et jouissif, premier volet de son œuvre autofictionnelle intitulée Recordar para vivir (Se rappeler pour vivre), elle ausculte la notion de temps qui passe. Assise en bord de scène, elle convoque cinq « sex-symbols » masculins, vêtus uniquement de bottes et de genouillères, qui s’adonnent à un érotisme de cuir et de latex aussi burlesque qu’électrique. Face à eux, Marina Otero raconte sa vie, traversant l’histoire de l’Argentine, de la dictature à ce jour. Fuck Me ose presque tout et fascine autant par la virtuosité de sa construction que par sa radieuse irrévérence. Un spectacle détonant qui risque bien de faire trembler les murs du Rond-Point !
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Aurélien