Dans La Grande Musique, le texte est souvent émouvant mais aussi rocambolesque. Plein d’intensité : toujours ! Il est rédigé de façon à être révélé par touche successives comme une oeuvre impressionniste. Le résultat en est poignant. Le genre de représentation dont on sort avec du mal à s’en remettre mais dans laquelle on veut se replonger.
C’est un récit atypique comme on les aime. Pas un conte comme le souligne Marcel VASSEUR, loin s’en faut. Elle décrit une partie de l’Histoire mal connue. Violente dans sa vérité mais rendu belle pas une distribution dont on ne tarirait pas d’éloges.
Il y a autour d’une écriture savoureuse, un jeu irréprochable. Brice HILLAIRET, qui joue le personnage central y est formidable et confirme qu’il a sur sa cheminée un molière bien mérité. Il est, dans La Grande Musique, encore plus brillant qu’il ne l’était déjà : extraordinairement merveilleux. Il est accompagné de comédiennes et comédiens tout aussi talentueux, sensibles et généreux.
La lumière est très réfléchie, sans mauvais jeu de mots. Les costumes, réalistes. L’ambiance sonore, pesante. Ce dernier point est d’autant plus important avec le titre que porte l’oeuvre. Notons d’ailleurs que certaines paroles de chansons célèbres viennent jalonner les tirades façon « On connait la chanson. »
La Grande Musique ne souffre aucune fausse note. Chaque artiste qu’il soit dans l’ombre ou dans la lumière fait de l’instant une pièce d’orfèvrerie embellie dans le moindre détail qu’il soit visible ou imperceptible.
Retrouvez également notre interview vidéo de Brice HILLAIRET qui nous parle de La Grande Musique sur notre page facebook Le Monde du Ciné
L’histoire
Imaginez une partition sur laquelle un compositeur aurait porté des notes affolées, une partition qu’aucun musicien, aucun chef d’orchestre ne pourrait lire mais qu’il faudrait pourtant déchiffrer pour atteindre les notes cachées derrière celle-ci. Une partition en forme de palimpseste. Cette partition est celle de La Grande Musique que vont essayer de décrypter six personnages, tous reliés les uns aux autres. D’un bal de mariage à un studio de télévision, de la Marienplastz de Munich à Mauthausen, le drame familial resté secret, dévoile peu à peu son histoire et son enjeu : peut-on souffrir des tragédies vécues par nos ancêtres ? Entre le présent et le passé, entre l’Autriche et la France, Marcel, Nelly, Georges, Esther, Pierre et Hervé tentent de réunir les pièces éparses d’un même puzzle. Les membres de cette famille ont tous l’air d’avoir été amputé d’une partie de leur vie. Pourquoi les jambes d’Esther ont brusquement cessé de fonctionner ? Pourquoi Nelly, la mère, se prête à d’étranges jeux ? Pourquoi la grand-mère maternelle n’a-t-elle pas de tombe ? Et qu’est-ce donc que cette grande musique qui fait froid dans le dos et peut faire tout à la fois se réunir les êtres ? Derrière le vide glaçant des notes sur la portée, il reste l’énigme du compositeur.