Hedwig and the angry inch
Livret : John Cameron MITCHELL
Paroles et musique : Stephen TRASK
Adaptation française : Brice HILLAIRET et Dominique GUILLO
Mise en scène : Dominique GUILLO assisté de Grégory JUPPIN
Direction musicale : Raphael SANCHEZ
Création lumières : Jacques ROUVEYROLLIS assisté de Jessica DUCLOS
Régie lumières : Mathilde MONIER
Conception sonore : Christophe YVERNAULT
Régie son : Alexandre MAGGI
Création costumes : Jackie TADEONI
Création maquillages et coiffures : Audrey BORCA
Jusqu’au 4 janvier 2025
Hedwig and the angry inch avait choisi, avant son départ pour Avignon, de faire sa sortie de résidence devant une petite poignée de journalistes privilégiés. Autant dire, pas devant le public le plus évident ni le plus participatif. Pourtant, la sauce a pris !
Un an plus tard, de retour à La Scala n’en avait pas fini de nous surprendre toujours davantage.
Il est dit dans la présentation du spectacle : « Ni un musical, ni un concert, ni un stand-up, ni une pièce de théâtre… mais tout cela à la fois ! » et c’est exactement ce qu’on a vérifie. Intrigué, curieux et attiré par l’affiche de Franck HARSCOUET : Hedwig and the angry inch est une performance hors de tout.
En deçà de l’affiche, il y a également la présence de Brice HILLAIRET qu’on a admiré notamment dans La souricière pour laquelle il a remporté le molière de la révélation masculine. Ici, c’est dans un registre où on n’a pas l’habitude de le voir qu’il s’offre, il n’y a pas de mot plus juste, au public. On le découvre chanteur ou plutôt performeur et ça lui réussit aussi bien que ses précédents rôles. Son engouement est perceptible et communicatif.
Dans Hedwig and the angry inch, le ton est délicieusement impertinent tandis que le fond est beaucoup plus délicat. C’est étrangement violent, c’est fun mais aussi « sexy-glam ». Qui ne tomberai sous le charme d’Hedwig et de ses nombreuses wigs (perruques en français) ou dans les griffes du magnétique Luther ? Qui a dit que les paillettes n’allaient pas à tout le monde ? Le spectacle joue sur cette confusion des genres à plusieurs reprises sans jamais sombrer dans le voyeurisme ou dans le « freak show ». Les prétendus tabous sont rendus dérisoires.
L’ambiance musicale est souvent rock. Les fans de Kiss ou de The Cure seront ravis. On nous sert de la musique, de la vraie et non de la soupe commerciale ! Le style nous évoque, également, des musicals tels que Jesus Christ Superstar, un peu ou The Rocky Horror Pictures Show, beaucoup ! L’orchestre-live tient une place importante dans le show. Chacun des artistes est « lumineuse » ! Ça pulse ! Ça dépote en marge d’une interprétation de « I will always love you » qui laissera l’auditoire sans voix. Pour que musicalement, ça envoie autant, la production a eu la bonne intention en équipant les musiciens/chanteurs de ears : une différence notable comparée à d’autres productions et qui permet au public comme au casting un rendu optimal.
Les costumes chamarrés et la scénographie, aussi modeste soit-elle, sont efficaces. Ils nous captent autant que le récit d’Hedwig ! Quant aux lumières… Bah, c’est du Jacques ROUVEYROLLIS, que dire de plus ? Certains verront dans cet élairage le drapeau américain, l’étoile de David. C’est au choix de chacun. Le résultat participe à rendre une atmosphère intimiste parfaitement adaptée aux confessions du personnage transgenre.
Quant à l’adaptation, elle est aussi brillante que le fard à paupières de notre héroïne. Les références parleront au public français. Elles ne manquent pas non plus de modernité. Les doubles-sens sont délectables. Les tacles sont bien amenés. Une autre bonne chose est le fait que les chansons n’ont pas été traduites et les surtitres sont parfaitement intégrés dans la scénographie.
Hedwig and the angry inch atomise le public jusqu’au vibrant final. Les spectateurs n’en ressortiront pas indemnes ! Bousculés et ravis !
L’histoire
Créé Off Broadway en 1998, adapté au cinéma par John Cameron Mitchell en 2001
Ni un musical, ni un concert, ni un stand-up, ni une pièce de théâtre… mais tout cela à la fois !
À travers ses chansons et ses confidences, HEDWIG, chanteuse rock transgenre est-allemande « ignorée au niveau international », accompagnée de son choriste et mari Yitzhak et de son groupe « The Angry Inch », raconte son parcours chaotique : son adolescence de mauvais garçon à Berlin-Est, sa fascination pour le rock et son envie de liberté, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l’Allemagne en épouse d’un sergent américain…
Ni homme ni femme, entre humour queer et confidences trash, HEDWIG, au milieu du gué, bouscule tous les codes de la bienséance, et raconte surtout l’histoire de son premier amour devenu une des plus grandes stars du rock qu’il / elle ne cesse de poursuivre…
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Aurélien