LA NUIT OU LAURIER GAUDREAULT S’EST REVEILLE (Critique)

LA NUIT OU LAURIER GAUDREAULT S’EST REVEILLE

De : Michel Marc BOUCHARD
Mise en scène : Didier BRENGARTH
Assistante mise en scène : Stéphanie FROELIGER
Scénographie : Olivier PROST
Création lumières : Mathieu COURTAILLIER
Costumes : Mathieu CRESCENCE
Création visuelle : Mathieu COURTAILLIER etDidier BRENGARTH
Conception sonore : Antoine DAVIAUD

Avec :
Gaëlle BILLAUT-DANNO, David MACQUART, Marie MONTOYA, Benjamin PENAMARIA, Julien PERSONNAZ, Margaux VAN DEN PLAS

Au Théâtre Tristan Bernard

Jusqu’au 21 décembre 2024

Après trois créations différentes de Tom à la Ferme à Paris il y a deux saisons dont l’inoubliable version brésilienne présentée, entre autres, au Théâtre Paris-Vilette, c’est une autre pièce de Michel MARC BOUCHARD qui est proposée pour cette rentrée 2024.

Méconnu du public parisien, La Nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé surfe sur les mêmes thèmes : un décès qui va déterrer des secrets inavouables dans les rues enneigées d’Alma au Québec. Dans la tension dramatique qu’on lui connaît et qu’il maîtrise parfaitement, BOUCHARD nous maintient en éveil. Avec des personnages qu’il s’est attaché à fignoler, on reste à l’affût de la moindre révélation. Chaque détail semblant être anodin trouvera à un moment son importance dans un effroi maintenu en chacun de soi. Il en va de même sur les larmes qui restent bloquées tant on est oppressé par cette ambiance amenée insidieusement au sein de ce thriller. Entre quelques rires destinés à détendre l’atmosphère et à masquer le malaise en une brève respiration, un silence de mort prend place dans l’assistance. Décor et scénographie renforcent encore ce sentiment de prise d’otage et de devoir se tenir en respect. Le réalisme des scènes est saisissant. Plus d’une fois, on déglutit péniblement de cet inconfort calculé. Le décor efficace et glacial nous laisse presque ressentir la froideur du cadavre. L’expression « tenir son public en haleine » prend plus que jamais son sens. On est happé par ce huis clos glaçant et drôle où le sujet du viol est traité avec une justesse simple vue par le prisme du patriarcat.
Les comédiens sont époustouflants jusqu’au dénouement qui se fait attendre pour mieux jouer avec nos nerfs. Mention spéciale à Marie MONTOYA qui joue la belle-soeur. Elle excelle dans les ruptures, dans le débit de parole et en justesse. Elle est, tout au long de la pièce, la pointe de légèreté, tendresse, sensibilité, humour au milieu du drame familial.

Chef d’œuvre en devenir à voir sans hésitation ! Puissant !

Crédit photo : Fabienne RAPPENEAU

L’histoire

La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé est un huis clos glacial, un psychodrame de l’intime, à la fois drôle et cruel, dans lequel une famille, rongée par le silence, va devoir faire face à l’inavouable.

Mireille, thanatopractrice réputée, revient dans sa ville natale pour embaumer le corps de sa défunte mère. 
Elle y retrouve ses trois frères qu’elle a fuis trente ans plus tôt. 
Un retour qui va raviver les fantômes du passé.

Qu’a-t-il pu arriver pour que cette famille unie se brise ?

Leur rédemption passera par la vérité.
La vérité sur la nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé.

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Rémi et Aurélien

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