La Veuve Rusée
De : Carlo GOLDONI
Adaptation et mise en scène : Giancarlo MARINELLI
Son et projections-vidéo : Francesco LOPERGOLO
Scénographie : Fabiana DI MARCO
Costumes : Atelier vénitien de Stefano NICOLAO
Lumières : Didier BRUN
Traduction : Valerio ZAINA
Assistante mise en scène : Aline GAILLOT
Avec :
Sarah BIASINI, Vincent DENIARD, Vincent DESAGNAT, Thierry HARCOURT, Tom LEEB, Caterina MURINO, Pierre ROCHEFORT
et l’amicale participation vocale de Jean RENO.
Jusqu’au 3 novembre 2024
Avant son changement de direction, Les Bouffes Parisiens mettent les petits plats dans les grands.
Dans un décor qui se marie à merveille avec les projections immersives jouant sur la transparence, cette version de La veuve rusée ne manque pas de panache et d’esthétisme. Dans cette recherche de la beauté, on ne pouvait pas se passer d’aborder la grande beauté de Caterina MURINO dont le jeu est tout aussi admirable dans une langue qui n’est, pourtant, pas la sienne.
Esthétisme également dans les costumes réalisés par l’atelier vénitien de Stefano NICOLAO. Le même soin est accordé que ce soit pour les costumes féminins ou pour les costumes masculins dans lesquels les monochromes caractérisent chaque prétendant, où la couleur est bien évidemment de mise pour Arlequin et les carreaux indissociables du personnage bien qu’ici s’écartant un tout petit peu des losanges. Enfin les apprêts de deux comédiennes sont aussi ravissants qu’opulents. Les accessoires de mode sont également d’une grande qualité, des capes aux souliers vernis des hommes en passant par les chaussures de Rosaura qui ne sont pas sans rappeler un certain Louboutin.
La mise en musique dans une ambiance proche du chef d’œuvre de cinéma Fantasia participe à la dramaturgie avec efficacité en utilisant le style classique. On notera d’ailleurs l’utilisation de partitions contemporaines ramenées à une unité de genre de l’époque. Il est, toutefois, dommage qu’elle couvre, en quelques occasions, les tirades des comédien.ne.s.
Dans un contexte toujours musical, on sera surpris de découvrir que Tom LEEB pousse magnifiquement la chansonnette dans une ouverture qui met en appétit. Quant à son jeu, il est, comme à son habitude irréprochable. C’est d’autant plus vrai qu’il nous amuse d’un florilège de grimaces, d’attitudes, de caricatures qui ne manquent pas de mettre en valeur les qualités et surtout les vices d’Arlequin. Il est renversant dans ce rôle d’un fantastique Arlequin fantasque. On est aussi fan du personnage que de son interprète. On aurait aimé qu’un des autres personnages iconiques de GOLDONI, Pantalon, soit présent sur scène. Mais la mise en scène a choisi de le faire exister par l’entremise d’un céleste Jean RENO au timbre de voix, ô combien, vibratoire.
Tous les comédiens mettent particulièrement en valeur le texte par leur investissement et par leur talent à estomper légèrement la comédie pour en souligner les aspects philosophiques du propos et de la farce. Ils sont tous et toutes irrésistibles de haut en pieds jusqu’aux ultimes duels ridicules, risibles mais parfaitement mis en beauté.
La veuve rusée est une œuvre classique trop peu souvent présentée en France pour qu’on puisse se permettre de la manquer. Amateurs ou novices du théâtre classique et de commedia dell arte, prenez le train pour le carnaval de Venise avec une correspondance aux Bouffes Parisiens.
L’histoire
Jouée pour la première fois à Venise en 1748, la comédie du dramaturge italien Carlo GOLDONI, continue de faire rire et de surprendre !
Rosaura, une jeune, belle et riche veuve vénitienne, rencontre quatre prétendants de nationalités différentes : Milord Runebif, l’anglais, Monsieur Le Blau, le français, Don Alvaro de Castille, l’espagnol et le comte Bosco Nero, l’italien. Chacun d’eux la courtise, par l’intermédiaire de l’espiègle Arlequin.
Mais Rosaura est indécise. Aidée de sa dame de compagnie Marionnette, elle réfléchit à un stratagème pour faire son choix. Mais la surprise, comme l’amour – surtout à Venise – est toujours au coin de la rue…
La Veuve Rusée est une pure comédie, un roman d’accompagnement, une aventure captivante et bien plus encore… mais, plus que tout, c’est l’histoire d’une femme qui rêve et se bat pour sa liberté, car c’est elle qui fixe les règles !
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Aurélien
