De Carole Weisweiller adapté par Bérengère Dautun

Mis en scène par Pascal Vitiello

Avec Bérengère Dautun et Guillaume Bienvenu

Studio Hébertot, Paris jusqu’au 29 mai 2016

« Je l’appelais Monsieur Cocteau » nous fait découvrir les dernières années, peut-être les plus riches, du poète au travers du récit passionnant de Carole Weisweiller.

 Adaptée pour la scène par Bérengère Dautun, cette action dramatique nous fera revivre les moments les plus importants de la relation entre Jean Cocteau et Carole Weisweiller.

Le temps a passé, Carole de retour d’une soirée pose son regard, son attention sur un objet créé par la main de Cocteau et par la puissance de l’esprit le poète est à nouveau parmi nous. Et c’est ainsi que s’instaure un dialogue avec Jean Cocteau, toujours présent dans le cœur de Carole Weisweiller.

 Ponctué de vidéos des fresques réalisées par le poète à la villa Santo Sospir, « Je l’appelais Monsieur Cocteau » est un spectacle original, une promenade dans l’univers de Jean Cocteau comme des poussières d’étoiles… un bel hommage au Prince des Poètes.

« On ferme les yeux des morts avec douceur, c’est aussi avec douceur qu’il faut ouvrir les yeux des vivants. » Voilà une citation de Cocteau qui prend ici toute sa vérité face à une telle pièce. Une de ses pièces, qui encore une fois mériterait davantage de visibilité, et même une nomination aux Molières (mais cette année, les têtes pensantes de cette Académie telles que Dumontet, Azzopardi… ont encore bénéficié d’une large représentation sur leurs spectacles parmi les catégories existantes au détriments des autres créations. Cherchez l’erreur !) Mais aussi que le public arrête de se jeter, sans réflexion, sur les pièces insipides dont le succès n’est du qu’à la présence d’une personnalité télévisuelle. Je l’appelais Monsieur Cocteau est-il trop élitiste. Indubitablement pas ! Cocteau était le genre d’artiste accessible au plus grand nombre et il en va de même pour la pièce. Les comédiens nous amènent face une certaine torpeur devant une telle précision dans leur façon de jouer. La diction, le rythme, le débit sont parfaits. On en attend pas moins de la Comédie Française mais tout de même ! On se sent dans l’auditorium comme dans un cocon : rassuré. Comme en voyageur libre flottant dans un univers de poésie. Flânant parmi des fantômes du passé qui ne sont pas nécessairement les nôtres. C’est écrit avec amour, avec admiration , avec respect, voir même avec idolâtrie. Et c’est également joué avec ce même respect dans un décor d’atelier, de salon où les deux personnages d’époques différentes se croisent sans jamais se croiser et se répondent sans jamais se parler de façon habile. Un fabuleux hommage au génie du prolixe Cocteau où pouvoir et magie des mots sont à l’honneur.

BILLETTERIE

Aurélien