Le Domino Noir
Musique : Daniel-François-Esprit AUBER
Livret : Eugène SCRIBE
Direction musicale : Louis LANGREE
Mise en scène : Valérie LESORT et Christian HECQ Sociétaire de la Comédie-Française
Reprise de la mise en scène : Laurent DELVERT
Chorégraphie : Glyslein LEFEVER
Décors : Laurent PEDUZZI
Réalisation des marionnettes : Valérie LESORT, Christian HECQ Sociétaire de la Comédie-Française et Carole ALLEMAND
Costumes : Vanessa SANNINO
Lumières : Christian PINAUD
Conception Son : Dominique BATAILLE
Chef de choeur : Joël SUHUBIETTE
Cheffe de chant : Marine THOREAU LA SALLE
Piansite et Cheffe de chant : Ayano KAMEI
Assistante musicale : Guillemette DABOVAL
Choeur : Les éléments
Orchestre de chambre de Paris
Avec :
Anne-Catherine GILLET, Cyrille DUBOIS, Victoire BUNEL, Léo VERMOT-DESROCHES, Marie LENORMAND, Jean-Fernand SETTI, Sylvia BERGE Sociétaire de la Comédie-Française, Laurent MONTEL, Isabelle JACQUES
et
Laurent DAVID, François AUGER, Anna BEGHELLI, Sandrine CHAPUIS, Laurent COME, Mikael FAU, Mathilde MERITET.
Jusqu’au 28 septembre 2024
Présentée en 2018 à l’Opéra Comique, Le domino noir mis en scène par Valérie LESORT et Christian HECQ fait son retour en ce même lieu. Après nous avoir émerveillés d’Une petite boutique des horreurs épatante entres les deux exploitations du Domino noir, on ne peut que se réjouir de ce duo qui place plusieurs sens sur un pied d’égalité. Ainsi, la vue prend une place de même rang que l’ouïe. L’accueil réservé au public, dès les portes de la bâtisse franchie, en sont un premier exemple et constitue une mise en appétit sur l’émerveillement à venir.
Avec Le domino noir et ses 74 ans d’affiche ininterrompus par le passé, l’Opéra Comique montre qu’il n’y a pas qu’Offenbach qui maîtrise l’art de nous faire rire dans le chant lyrique. Ici, les artistes manient l’art de la comédie aussi fabuleusement que le chant. On apprécie évidemment la soprane Anne-Catherine GILLET à qui le rôle sied parfaitement. On est emballé par Léo VERMOT-DESROCHES dont le ramage se rapporte au plumage. L’occasion, ici, de souligner le travail incroyable qui a été réalisé sur les costumes dont on se régale. La référence à LA FONTAINE n’est, d’ailleurs, pas vaine. Il y a sur certains costumes comme dans cette satire quelque chose qui s’y rapporte grandement. Enfin, comment ne pas aborder l’exquise et grotesque Jacinthe interprétée avec grandiloquence par Marie LENORMAND !? Totalement impayable.
Autour de ces artistes qui ne ménagent pas leurs efforts pour nous emporter, on se ravira des chorégraphies renversantes qui offrent au spectacle un mouvement particulier ou encore des décors monumentaux où le détail est poussé jusqu’à meubler l’intérieur d’une pièce cachée derrière une porte. L’œuvre ne manque pas d’easter eggs et autre cameo dispersés par les metteurs en scène pour une expérience encore plus ludique.
La partition aux ruptures et sauts délicats nous transporte dans l’euphorie d’un bal, d’un repas de Noël où rien ne se passe comme prévu ou encore d’un couvent pas si respectable que ça. De nombreux et parfaits chants en canons nous emportent, quant à eux, dans les élans des personnages d’une histoire qui, et c’est clairement énoncé, n’est pas sans rappeler une certaine Cendrillon.
Une production musicale « fanfaraonique » pleinement régressive !
L’histoire
Juste avant de devenir abbesse, la nièce de la reine d’Espagne quitte le couvent incognito pour profiter une dernière fois du bal de Noël. Mais après la fête, elle ne peut plus rentrer, trouvant porte close. Elle va devoir, au cours d’une folle nuit, changer plusieurs fois d’identité, de plan… et pour finir, de vocation.
Neuvième titre le plus joué à l’Opéra-Comique, Le Domino noir est l’emblème de son répertoire romantique, et fut aussi, d’après Berlioz, le meilleur ouvrage d’Auber, « léger, brillant, gai, souvent plein de saillies piquantes et de coquettes intentions ». En scène se succèdent travestissements et quiproquos, tandis que la partition combine pages espagnoles, ensembles enjoués et airs virtuoses.
Valérie Lesort et Christian Hecq ont inventé un plateau à métamorphoses, plein de fantaisie et de poésie, pour ce succès de 2018 qui magnifie l’art d’Auber et lui redonne sa place centrale dans la vie musicale française du xixe siècle.
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Aurélien