Le Horla
de Guy de Maupassant
Mise en scène par Slimane Kacioui
Avec Florent Aumaître
Jusqu’au 6 mai 2017
Et encore un ! Encore un monologue qui semble vouloir me réconcilier avec ce genre théâtral et qui y arrive avec succès. Passé outre l’inconfortable salle du théâtre Michel, son assise « genoux contre le siège d’en face » et le bruit de trains RATP qui agacent toutes les 3 minutes, on est happé par le journal intime de ce personnage. Et pourtant, cette histoire, étudiée lorsque j’étais lycéen, ne m’avait jamais emballé. Peu engageante et soporifique, je n’avais jamais pris le temps de la lire en intégralité. Cependant, le fait est que le comédien, Florent Aumaître, qui la décrit sur scène, comme habité, lui offre une seconde vie. Lui-même allant crescendo vers la folie dans un débit labiale étonnant et sans faute. Il va avec une apparente facilité jusqu’à l’exaltation. Il nous amène, grâce au texte de Maupassant, à des questions sur l’existence, le reste du monde, le visible et l’invisible comme s’il voulait nous entraîner avec nous dans sa folie maladive ! Déroutant mais dans le bon sens du terme.
L’histoire
Un homme semble sombrer peu à peu dans la schizophrénie, persuadé qu’un être invisible vit près de lui et se nourrit de sa vie pendant son sommeil. Est-il victime d’hallucinations, devient-il fou, ou bien est-il la première victime d’un être surnaturel apparu sur Terre pour faire de l’Homme son esclave et prendre sa place ? À travers son journal intime, on rencontre cet homme qui paraît sain d’esprit, on découvre les différents phénomènes auxquels il est confronté, on suit ses réflexions sur le fonctionnement de nos sens, on est suspendu pendant plus d’une heure à son destin, jusqu’à en découvrir l’issue… Une oeuvre pionnière dans le genre.
Le Horla est une nouvelle fantastique de Guy de Maupassant écrite en 1887.
Le texte se présente sous la forme d’un journal qui laisse craindre que son propriétaire n’ait sombré dans la folie.
Maupassant a renouvelé le thème du double, présent dans la littérature fantastique depuis Hoffmann, en se servant des dernières réflexions scientifiques et médicales à la mode, notamment l’hypnose et les travaux sur l’hystérie de Charcot dont il suivait les séances à la Salpêtrière...
Peu avant la publication du Horla, Maupassant écrivit : « J’ai envoyé aujourd’hui à Paris le manuscrit du Horla; avant huit jours, vous verrez que tous les journaux publieront que je suis fou. […] C’est une oeuvre d’imagination qui frappera le lecteur et lui fera passer plus d’un frisson dans le dos car c’est étrange. »
SITE OFFICIEL
BILLETTERIE
Aurélien
Comments