Le premier sexe (critique)

Le premier sexe
ou la grosse arnaque de la virilité

De : Mickaël DELIS
Mise en scène Mickaël DELIS et Vladimir PERRIN
Collaboration artistique Elisa ERKA, Clément LE DISQUAY et Elise ROTH
Collaboration à l’écriture Chloé LAROUCHI
Lumières Jago AXWORTHY

Avec :

Mickaël DELIS

A La Scala Paris

Jusqu’au 27 novembre 2024

Prolongations du 2 décembre 2024 au 30 mars 2025

Autour d’une palette de personnages hauts en couleurs, Mickaël DELIS débute ce triptyque qui s’attaque aux idées ancrées de notre société patriarcale. Dans ce premier opus, il choisit d’explorer la virilité et de faire voler en éclats les principes imposés depuis plusieurs décennies. Notez que nous ne parlons pas de siècles, nos ancêtres des grandes civilisations polythéistes étant plus éloignés des clichés virils actuels.  

A l’aide d’un accessoire de costume des plus banal, un kimono incolore, l’auteur et comédien passe d’un personnage à l’autre avec tant d’aisance qu’on imagine clairement la silhouette de la femme ou de l’homme qu’il incarne aussi éloignés soit-ils de son interprète. Pour ce faire, il joue sur les postures, les accents, l’intonation, la musicalité, le rythme. Il réussit aussi à grossir le trait de chaque intervenant en conservant, et c’est assez incroyable, une finesse d’écriture et une trame philo-psychologique délectable. Une ligne directrice qui ne manque cependant pas d’humour et nous éloigne d’un exposé ou même d’une leçon rébarbative.

Dans le principe de la virilité, forcément attaché au masculin, la pièce déborde étonnamment de son but en touchant aussi n’importe quelle personne qui souffre du regard des autres. En effet, ce qui s’applique ici à la virilité masculine pourrait s’appliquer à tout autre état amenant le jugement via le regard de l’autre. Un boost pour ceux qui manquerait de confiance en eux.

Dans ses outrances, Mickaël ne manque jamais une occasion de séduire, d’émouvoir ou de pointer du doigt une attitude sans jamais tomber dans l’accusation. Il bondit d’un argument imagé à un autre comme en une poésie militante. Le goût de chaque mot est dense pour laisser une longueur non pas en bouche mais à l’oreille plus agréable et percutante à la fois. Les répliques sont souvent lâchés comme des directs du droit avec une once de délicatesse.

Le premier sexe ou la grosse arnaque de la virilité est un spectacle décomplexé qui renvoie aux vestiaires toute la puérilité crasse du mâle alpha préhistorique à travers une récréation où chacun trouve sa place.   

Un fabuleux exutoire à partager !

Crédit Photo : Marie CHARBONNIER

L’histoire

Un homme sur scène épaulé par divers membres de sa famille, ses camarades de classes, son psy, ses exs, ses futur(e)s, des collègues, des élèves, offre le fruit de sa réflexion.
Le condensé d’une existence en sept tableaux et à peu près le double d’anecdotes fondatrices, convoquées pour interroger le vertige d’un genre et tout ce qu’il implique d’impératifs. L’auteur s’est un peu emballé avec cette grosse phrase, la suite sera plus simple. Promis.

De l’enfance à l’âge adulte, de l’oppression à l’émancipation, de la virilité abusive à une masculinité singulière, Le Premier Sexe est un parcours. Et un partage.

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BILLETTERIE

Aurélien.

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