le prix (critique)


le Prix

De : Cyril GELY

Mise en scène : Tristan PETITGIRARD assisté de Léa MOUSSY

Décor : Juliette AZZOPARDI et Jean-Benoit THIBAUD

Costumes Virginie H 

Lumières Denis SCHLEPP 

Musique Romain TROUILLET 

Vidéo Mathias DELFAU

Avec :

Pierre ARDITI, Clara BORRAS, Emmanuel GAURY et Ludmila MIKAEL

Au Théâtre Hébertot

Jusqu’au 30 mars 2025

C’est dans un somptueux décor aux notes de bleu apaisantes et aux allures fastueuses en totale opposition avec l’austérité des deux personnages principaux que se joue un règlement de compte atypique. Atypique parce qu’il se fait sans éclats de voix. Les coups sont donnés posément comme si la violence allait en être amoindrie. On assiste à une sorte de ping-pong sous forme de répliques superbement travaillées. L’avantage change toujours de main. D’un pervers narcissique à un autre avec leurs feintes ajourées favorites telles que chantage affectif. Difficile pour le spectateur de savoir qui remportera ce concours d’éloquence façon règlement de comptes.

Le Prix porte une intrigue, le mot est juste, qui se pose tout au long de la représentation en textes légers au poids imposant. Chaque coup porté à l’autre est comme amorti pour toucher, blesser mais non pour heurter. Chacun souffle le chaud et le froid.

Pour habiller cette éloquence, il ne fallait pas moins que des comédiens aux épaules solides et au charisme immense. Ludmila MIKAEL et Pierre ARDITI se prêtent au jeu avec virtuosité. Ils sont des monstres sacrés au meilleur de leur performance. Les tirades façon monologues sont d’une intensité déconcertante et admirable.

La mise en scène se veut sobre mais pour autant, elle intègre dans la scénographie des flashback amenés de manière intéressante. Chaque fois qu’il s’agit de faire resurgir un moment clé du passé, la lumière et la musique se font inquiétantes pour renforcer davantage la révélation. Mais cette scénographie s’attache surtout à ne pas prendre trop d’espace afin de laisser la part belle au verbe. C’est là toute la puissance de l’œuvre.

Le Prix est une pièce qui met le sens de la formule au cœur du sujet grâce à des comédiens sensationnels. Un moment passionnant.

L’histoire

Le 10 décembre 1946, au Grand Hôtel de Stockholm, peu avant l’heure de recevoir le Prix Nobel de Chimie, Otto Hahn est rejoint dans sa suite par Lise Meitner, son ancienne collaboratrice avec laquelle il a travaillé plus de 30 ans. Mais Lise ne vient pas le féliciter, elle vient régler ses comptes.

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BILLETTERIE

Aurélien.

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