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les idoles
De : Christophe HONORE
Mise en scène : Christophe HONORE assisté de Christèle ORTU
Scénographie : Alban HO VAN
Costumes : Maxime RAPPAZ
Lumières : Dominique BRUGUIERE assistée de Pierre GAILLARDOT
Assistant Dramaturge : Timothée PICARD
Avec :
Harrison AREVALO, Jean-Charles CLICHET, Marina FOIS, Julien HONORE, Paul KIRCHER, Marlène SALDANA
Et l’apprenti du Studio – Esca : Lucas FERRATON
Au Théâtre de la Porte Saint-Martin
Jusqu’au 6 avril 2025
Après une tournée nationale il y a quelques années, Les idoles est de retour pour ceux qui l’auraient manqué et ceux qui voudraient revivre cet instant.
Christophe HONORE offre à ses idoles, à ses inspirations une sortie digne ! Il nous propose un voyage dans le temps et l’esprit.
La mise en lumière n’est pas seulement faite sur ces figures de l’art, ces anges. Elle est aussi superbement travaillée dans ce décor au style industriel. On reconnait dans ces éléments l’homme de cinéma. Et si c’est souvent sombre, l’œuvre n’en ai pas moins joyeuse ! Le paradoxe entre l’ambiance de rue mal éclairée d’un quartier un peu olé olé et la narration est brillamment versatile. Il en va de même pour la musique qui apporte une sorte de tension céleste aussi acérée que rassurante. On se prend une trempe monumentale et on tend l’autre joue.
Quel que soit leur genre, les comédien.e.s transcendent la figure qu’ils incarnent. On oserait même dire que Marlène SALDANA campe un Jacques DEMY du feu de Dieu ou que Marina FOIS nous convainc, comme elle le clame, qu’elle a une bite ! A tour de rôle, chacun ira de sa prose donnant lieu à un monologue sur lequel est mis toute la distance et l’intention nécessaires. Et lorsque ce n’est pas un monologue, c’est par un art de se mouvoir que les acteurs nous subjuguent. Ils s’érotisent sans indécence. C’est ainsi, qu’au détour de ses autres interventions, Paul KIRCHER satellise son auditoire. On en viendrai, d’ailleurs, à trouver que les mots ont aussi un côté provoquant qui ramène au champ lexical du plaisir charnel. Pour autant, l’ensemble est intellectualisé par un aspect philanthropique omniprésent.
Le trait d’humour permet de ne pas tomber dans un hommage larmoyant. Jamais il ne le sera. HONORE invite à un moment de recueil festif mais respectueux où différentes formes se mêlent en un tout dont on ne perd rien : danse, cinéma, chant… Il ne se passe pas un instant où notre attention retombe. On est entrainé dans cette sorte d’euphorie où destins maudits et jeunesse brulée ravivent notre nature d’être de passage. Ici, les tabous deviennent merveilles. On assiste, asservi, à cette ode à l’existence.
Plus qu’un hommage, Les idoles est une célébration onirique engagée et engageante… Une onde de choc à ne pas rater !
L’histoire
Les deux dernières décennies du XXe siècle resteront dans l’Histoire comme “les années sida”. La génération à laquelle appartient Christophe Honoré fut la première à parvenir à l’âge adulte en étant pleinement consciente de cette menace. Honoré a eu vingt ans en 1990, l’année de la mort du cinéaste Jacques Demy. L’année aussi où le chorégraphe Dominique Bagouet créa Jours étranges, dont Honoré vit trois ans plus tard une performance posthume.
Bernard-Marie Koltès avait succombé un an plus tôt ; un an plus tard, Hervé Guibert était emporté à son tour. Cyril Collard s’apprêtait à tourner Les Nuits fauves, sorti en 1992 – tandis que disparaissait le “ciné-fils” Serge Daney, trois ans avant la mort de Jean-Luc Lagarce… Depuis, Honoré a publié des romans ou des contes pour lecteurs de tous âges, tourné des films pour tous publics, écrit et mis en scène des spectacles, dont Nouveau Roman, où il réinventait déjà des figures d’écrivains aussi célèbres que Butor, Simon, Robbe-Grillet, Duras ou Sagan. En rendant hommage à ses six Idoles – Collard, Daney, Demy, Guibert, Koltès, Lagarce –, à travers six manières singulières d’affronter le désir et la mort en face, Honoré revient aux “jours sinistres et terrifiants” de sa jeunesse. “Un spectacle pour répondre à la question : Comment danse-t-on après?”
Live free, die too young?
A personal homage to six great victims of AIDS and a moving memoir of their times.
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