Les liaisons dangereuses (critique)

Les Liaisons dangereuses

D’ Après : Choderlos DE LACLOS
Adaptation et mise en scène : Arnaud DENIS
Décors : Jean-Michel ADAM
Costumes : David BELUGOU
Lumières : Denis KORANSKY
Musique : Bernard VALLERY
Collaboration artistique : Georges VAURAZ


Avec :

Michèle ANDRE, Valentin DE CARBONNIERES,
Guillaume DE SAINT SERNIN, Delphine DEPARDIEU, Pierre DEVAUX, Marjorie DUBUS et Salomé VILLIERS.

A la Comédie des Champs-Elysées

Jusqu’au 29 décembre 2024

Choderlos DE LACLOS est une des bêtes noires de bon nombre de bacheliers même si le cinéma les réconcilie avec son œuvre Les liaisons dangereuses. Aussi aurait-on tort de faire l’impasse sur sa création à la scène à la Comédie des Champs Elysées.

Dans cette adaptation, la scénographie est une réelle merveille qui laisse la part belle à un style baroque relayé pas les costumes et la musique. Détails de broderie ou notes de clavecin s’associent dans une évidence où chaque élément s’accorde avec exactitude à la pièce.

L’intention donnée par les comédiens est juste dans une prose qui tiendrait de la poésie. C’est là une des richesses de la brillante adaptation d’Arnaud DENIS. Il s’est emparé du texte en gardant çà et là son patrimoine de roman épistolaire mais en ajoute d’autres angles d’attaque dans un effet gyroscopique. Le verbe est, ainsi, manié aussi allègrement qu’il est sadique. On notera, par exemple, un simple « ce n’est pas de ma faute » tiré comme autant de coups de poignard. Et puis, il y a de nombreuses perles de vocabulaire qui vont bon train.

Il ne fallait pas moins que des comédiens à la hauteur de la tâche. Et on peut affirmer sans la moindre hésitation qu’ils excellent tous sans aucune exception. Pas question de faire figuration ici, même pour le plus petit rôle. Nos deux stratèges préférés jouent une délectable perfidie. On se trouve face à une Marquise qui volontairement ou non nous rappelle quelques méchantes de la haute société qu’on adore : Glenn CLOSE et Meryl STREEP. Elle est d’une beauté cruelle faussement inexpressive tout en exprimant beaucoup. Quant au Vicomte, il se meut et agit tel un vampire, glissant vers sa proie avant de la séduire pour mieux la ferrer. Son teint blanc poudré termine de parfaire le tableau d’un être aussi livide que ses regrets.

C’est également Arnaud DENIS, qui signe la mise en scène. Cette dernière est d’une appétence sidérante et dirige cette troupe remarquable. Un feu sacré semble avoir gagné l’ensemble de l’œuvre et de tous les artistes qui y ont mis leur patte. Dans leur vanité aussi honorable soit-elle ou non, les personnages tantôt amers, tantôt passionnés gardent toujours un trait d’arrogance, de mépris ou de naïveté.

Était-il intéressant de reprendre une œuvre maintes fois adaptée ? La réponse est mille fois oui !

L’histoire

La Marquise de Merteuil sollicite son ancien amant, le Vicomte de Valmont, pour lui proposer un défi immoral : elle souhaite se venger d’une ancienne infidélité en corrompant la jeune Cécile de Volanges, tout juste sortie du couvent, en lui ôtant sa virginité avant le mariage. Valmont, quant à lui, s’est mis en tête de séduire Madame de Tourvel, une jeune femme mariée et pieuse. Les projets des deux monstres se révéleront bien plus néfastes qu’ils ne l’imaginaient…

On ne badine pas avec l’amour, et certaines liaisons, dangereuses, peuvent s’avérer fatales.

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Aurélien

Comments

  1. Posted by PIBARET on octobre 6th, 2024, 09:41 [Reply]

    Cette critique m’intrigue : comment peut-on exprimer un avis sur un spectacle de théâtre sans parler des comédiens et de leur interprétation … ni même les nommer ! D’autant plus que ces Liaisons dangereuses doivent certes beaucoup à la mise-en-scène d’Arnaud DENIS … mais autant à l’interprétation magistrale de Delphine DEPARDIEU qui EST Mme de Merteuil avec brio – ainsi qu’à celle de ses partenaires , Valentin de CARBONNIÈRES ( Valmont ) , Salomé VILLIERS ( la Présidente ) et Michèle ANDRÉ ( la tante )

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