L’extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt (critique)

L’extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt

de : Géraldine MARTINEAU

Scénographie : Salma BORDES

Lumière et vidéo : Bertrand COUDERC

Costumes : Cindy LOMBARDI

Composition musicale : Simon DALMAIS

Chant : Estelle MEYER

Chorégraphie : Caroline MARCADE

Perruques et maquillages : Judith SCOTTO

Collaboration artistique : Sylvain DIEUAIDE

Assistante : Elisabeth CALLEO

Son : Antoine REIBRE

Avec :

Priscilla BESCOND, Antoine CHOLET, Sylvain DIEUAIDE, Bastien DOLLINGER, Isabelle GARDIEN, Florence HENNEQUIN, Blanche LELEU, Marie-Christine LETORT, Adrien MELIN et Estelle MEYER

Au théâtre du Palais-Royal

jusqu’au 22 décembre 2024

 

C’est encore une pièce exceptionnelle qui est présentée au Théâtre du Palais Royal avec L’extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt. En effet, il ne fallait pas moins que le talent de Géraldine MARTINEAU pour raconter, en musique, l’histoire d’une des rares comédiennes à avoir séduit l’hexagone et les Etats-Unis. Dans ce biopic, l’intelligence de l’écriture tant dans le texte que dans la musique rend l’actrice accessible au plus grand nombre. Le personnage historique est dépoussiéré par la modernité de la narration.

L’impertinente Sarah est jouée par Estelle MEYER, bluffante dans son interprétation. Elle prononce les mots de façon presque crachée. Etonnamment, cette manière de parler n’est pas pour déplaire. Au contraire, il se trouve dans ce phrasé rustique un côté charmant. D’autre part, dans les nombreux chants qui ponctuent le texte, elle excelle en épurant les notes offrant un contraste entre le grave et l’aigu tout à fait brillant. Les « r » profonds s’arrondissent en une consonne légère et pénétrante. On est face à un genre qui n’existe pas : le chant éolien. Le texte et le chant se relaient ainsi en des respirations, des inspirations bien placées. Rien d’étonnant donc de retrouver un titre en slam. On a une voix qui semble être sur le fil soulignant un savant paradoxe avec le caractère affirmé d’une femme féministe avant l’heure.

Les costumes s’insèrent parfaitement dans la scénographie aussi inventive que sommaire. Chaque scène jouit d’une atmosphère différente en ne changeant qu’un élément : un accessoire, une lumière… Mais c’est surtout la singulière mise en musique qui habille à la perfection chaque instant important de la pièce. La partition est sublime qu’elle soit jouée seule ou en chansons.

L’extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt rend aussi hommage aux grands auteurs classiques contemporains de l’existence de la comédienne. Ils sont amenés avec élégance dans ce qui rappelle la pantomime par une troupe où chacun est parfait. En effet, on a souvent dans une pièce, un ou deux comédiens un peu en dessous des autres mais ici, tout le monde joue l’excellence. Ils sont capables de jouer des personnages de tous âges en étant crédibles. Ils ne se contentent pas de jouer, ils bougent en une sorte de ballet chorégraphié séduisant. Ainsi, la mort se fait danse à chaque moment de son arrivée.

Un spectacle qui laissera, comme Sarah Bernhardt, une empreinte indélébile.

L’histoire

La vie de la première star internationale, celle qu’on nomma « la divine », « le monstre sacré », « la voix d’or », « l’impératrice du théâtre », « la scandaleuse ».

Sarah, celle qui dormait dans un cercueil, collectionnait les hommes et les animaux, fit un enfant avec un prince, traversa deux guerres, claqua deux fois la porte de la Comédie Française, alla jouer jusqu’au far West… Tout cela avec extravagance, humour et un engagement sans faille,  portée par sa devise, « Quand-même ! »

Dix artistes, 35 personnages : une ode à la liberté, la prise de risque et la détermination.

 


Crédit Photo : Fabienne Rappeneau

 

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Aurélien.

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