Que vous soyez fan du roman épistolaire de Pierre Choderlos DE LACLOS ou des incarnations de la marquise par Glenn CLOSE ou Sarah Michelle GELLAR, allez voir sans crainte ce Merteuil de Marjorie FRANTZ. Et si les suites vous effraient, vous changerez d’avis…

En effet, le texte est si bien travaillé ici qu’on a l’impression que LACLOS, lui-même aurait pu l’écrire. Si bien conçu que le rappel des faits se fait de façon naturelle à mesure que la pièce se joue. On prend plaisir à reprendre l’histoire là où on l’avait laissé. Le jeu de manipulations peut recommencer sans Valmont. Concupiscence reste le maître-mot. Les échanges sont toujours aussi savoureusement acerbes. Les deux comédiennes redoublent d’émotions. Elles se répondent en se ferrant le cœur. On lit leur combat dans leur regard. On sent une passion, un défi dans la vengeance de chacune jusqu’au parfait dénouement.

La pièce Merteuil use de l’anti-panégyrique dans toute sa splendide ironie !

Evidemment, la précision qu’on connait de Salomé VILLIERS fait aussi son œuvre pour souligner une vulgarité atténuée et esthétique. On a l’impression d’entrer dans l’univers de Sofia COPPOLA et de son Marie-Antoinette. Chacun des costumes est précis dans la coupe et dans les coloris. Aussi précis et soigné et en phase que l’est l’éclairage.  La lumière et les notes de musique reste souvent en suspend d’une nouvelle confidence.

Entre règlements de comptes et nouvelles révélations, Merteuil est une œuvre piquante à souhait ! Indémodable !