Nos Annees paralleles (critique)

nos annees paralleles

De : Stéphane CORBIN

Mise en scène : Virginie LEMOINE assistée de Laury ANDRE

Costumes : Julia ALLEGRE

Piano : Stéphane CORBIN

Avec :

Alexandre FAITROUNI et Valérie ZACCOMER

Au Théâtre des Mathurins

Jusqu’au 6 janvier 2025

Quelle belle histoire que nous raconte la pièce Nos années parallèles ! Ou devrait-on dire qu’au-delà d’une histoire, c’est un moment de vérité intime dans un message qui dépasse la résilience. On parle là du premier amour de beaucoup : celui d’une mère envers son enfant et réciproquement. 

Nos années parallèles envoie un message qui prouve que la mort ne tue pas l’âme des êtres chers. Elle les garde en vie à tout jamais. Pour transmettre ce message, pris d’un moment fort de la vie de l’auteur, Stéphane CORBIN s’est entouré d’artistes qui ont déjà fait leurs preuves à ses côtés dans le mémorable 31. Ainsi, on retrouve la franche candeur de Valérie ZACCOMER qui donne vie à une maman forte, soucieuse et rêveuse ainsi que l’impertinente innocence d’Alexandre FAITROUNI incarnant un fils ambitieux, amoureux et inquiet pour sa mère malade.

Quant à Virginie LEMOINE, elle signe, assistée de Laury ANDRE, une mise en scène où c’est l’ange qui, pour le coup, est dans les détails. On a, de cette façon, une mère qui lit des livres blancs, en remplit d’autres avec un crayon à la mine blanche comme une métaphore à la pureté et au fait que les souvenirs ne s’effacent que si on veut les figer. La mémoire devient le vrai crayon de l’âme. Et de la musique qui semble ajouter des mots aux mots. Des maux sur les maux. Ces mots, la partition les pense et les panse. L’ensemble est doux. Aussi doux que les voix des comédiens qui nous émeuvent, comme à leur habitude avec leurs fragilités. Ici, les notes nous caressent, nous apaisent. Comme pour donner une légèreté qui contrebalance avec le poids naissant d’un deuil. Stéphane CORBIN signe une partition tendre, mélancolique, triste et heureuse à la foi. Nul besoin de grande voix ou d’artifice ou de se comparer la taille des poumons dans un élan de démonstration. La justesse de la part des artistes est là aussi bien dans le fond que dans la forme.

Mère et fils sont parfois réunis, parfois séparés par un espace invisible mais toujours dans le jeu, dans l’intention et dans le don même lorsque la lumière est sur l’autre. On passe de la maison de campagne à l’appartement familial parisien ou dans un studio d’étudiant. On y est avec eux, on y croit.

On aime les phrases mises en suspens, celles qui font l’objet d’un micro-twist. Les ruptures sont précises tout comme le texte dont on se délecte.
Les regards sont intenses, sincères. C’est doux pour nos oreilles, et fort pour nos cœurs.

Le fait que la mère n’apparaissent jamais comme une image conventionnelle de la mort mais comme une personne qui continue d’exister depuis l’au-delà est une excellente idée. Plus qu’un hommage, Nos années parallèles est une ode à la vie qui se prolonge en un souvenir imprégnant. Un souvenir que le public s’approprie volontiers. Alors forcément, le spectacle en devient terriblement touchant. Pour autant, on ne sombre pas dans une atmosphère mélodramatique. On ne passe pas du rire aux larmes, on est plutôt dans un entre-deux confortable.

Le dernier tableau, la dernière chanson… se transforme en un moment de grâce trop court. On voudrait que ça dure encore, au moins aussi longtemps que l’existence d’une mère.

Précipitez-vous sur cette pièce à fleur de peau.

Crédit Photo : Ginna Nonne

L’histoire

Une mère et son fils racontent leur parcours étonnant, tendre et mouvementé.

Deux regards posés sur le temps qui passe.
Deux vies qui se croisent : l’une qui commence, l’autre qui s’éteint.

Nos années parallèles c’est l’histoire d’un amour universel, d’un lien indestructible.

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BILLETTERIE

Rémi et Aurélien.

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