Orphée et Eurydice
D’après : Gluck
Adaptation : Othman LOUATI
Mise en scène : Thomas BOUVET
Direction musicale : Fiona MONBET
Direction artistique de Miroirs Etendus : Romain LOUVEAU
Scénographie : Thomas BOUVET et Arnaud GODEST
Costumes : Aude DESIGNAUX
Lumières : Arnaud GODEST
Vidéo : Borris CARRE
Silhouette vidéo : Marie-Mathis AUBERT
Ensemble : Miroirs Etendus
Olivier GOURDY, Floriane HASLER ou Claire PERON, Mariamielle LAMAGAT, Amélie RAISON, Mathilde ROSSIGNOL et Ratia TSANTA
Orchestre :
Antoine CAMBRUZZI, Emile CARLIOZ, Emmanuel JACQUET, Rozarta LUKA, Romain LOUVEAU, Jérémy PERET, Amélie POTIER et Violaine WILLEM,
Jusqu’au 18 février 2023
A L’Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Quelle modernité dans la partition de cette proposition. La guitare électrique aux sonorités acides et ou les inquiétantes cordes pincées du piano se marient pertinemment avec les accents graves du cor venus d’outre-tombe ou du son doucereux du xylophone qui accompagnent les élans amoureux des protagonistes.
Il faut une maitrise certaine aux chanteuses et chanteurs pour suivre une partition aussi audacieuse. C’est sans force apparente mais avec conviction qu’ils y parviennent. Ils nous entraînent allégrement avec eux dans leurs amours souterrains.
Une approche tonique en opposition avec la scénographie qui se veut plus suave : à légende onirique, décor onirique jusque dans l’atmosphère.
On notera ce qui semble parfois un hommage à Vivaldi aussi bien visuellement que musicalement.
Le parti pris de faire jouer Orphée par une femme est intéressant tant vocalement puisqu’elle apporte une autre tessiture et, de surcroit, une autre émotion. Ce choix n’est pas s’en rappeler le spleen et l’idéal fort à propos d’un certain Baudelaire dans son poème Femmes damnées. Coïncidence ou volonté ? Un Orphée féminin permet aussi de jouer sur l’ambiguïté sexuelle d’Amour. Harmonie et mélodie se risquent à un rendu faussement épuré des plus agréables
Une performance ténébreuse et céleste de haute volée !
L’histoire
L’une des plus poignantes et profondes histoires du répertoire dramatique depuis la mythologie grecque : Eurydice, piquée par un serpent, est propulsée aux enfers ; Orphée le poète charme les dieux pour la ramener à la vie, mais sur le chemin du retour il se retourne, ce qui était proscrit par les dieux… et Eurydice ne quittera pas ces enfers maudits. La survivance de l’amour se solde par un échec, la perte devient le destin des amants, ouvrant par la suite la voie, selon les différentes fins qu’en ont proposé les auteurs et compositeurs qui se sont emparés du mythe, au thème de la seconde chance.
Miroirs Étendus revisite l’opéra de Gluck avec une partition pour cinq interprètes et huit musiciens sonorisés, adaptée par Othman Louati, dans une mise en scène de Thomas Bouvet entre réel et irréel, dans un entre-deux propre aux enfers grecs.
Ainsi, cette adaptation se veut à la fois un hommage à la partition de Gluck et un regard sur les limbes qui teintent le deuil d’Orphée. Sur son chemin nimbé de reflets nocturnes, se confrontent la lumière du style classique et sa propre modernité.
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Aurélien.