Paris Merveilles au Lido

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Quel ne fût pas ma joie de me retrouver invité par le Lido de Paris pour découvrir le nouveau show « Paris Merveilles » mis en scène par Franco Dragone. Après avoir traversé le faste couloir d’accès. On nous installe dans une salle des plus somptueuse..

La promesse numéro une est tenue : une salle écrin ! Un plaisir qui s’émousse rapidement : le personnel de la salle est très froid, parfois même débordé. Ajoutez à cela le fait que les serveurs fassent sans cesse des allers et venues pendant le show entre les tables, alors qu’il n’y a plus rien à servir ni à débarrasser ne manquant pas de nous déranger. Et comme si ça ne suffisait, des vendeuses viennent en plus, munies d’une lampe, à chaque table afin de proposer aux clients d’acheter leur photo.

La promesse numéro deux : des costumes haut-couture. Là encore, l’engagement est tenue, les tenues sont toutes plus belles les une que les autres et mises en avant par la promesse numéro quatre : une scène démultipliée par la vidéo et les projections. On a réellement l’impression de profondeur, de tridimensionnel et la lumière, les couleurs, les rideaux sont d’un éclat tout à fait hors norme. Des couleurs qui illuminent la salle et la scène comme j’ai rarement vu.

Revenons maintenant sur la troisième promesse : un projet musical inédit. Inédit et hors sujet, si on comprend bien la volonté de Dragone de rompre avec certaines traditions par l’embauche de cette chanteuse, c’est une erreur. La chanteuse est sans charme, vulgaire et elle tranche avec le reste. Si on reconnaît d’abord qu’elle a une voix sympathique. Elle finit rapidement par lasser tant c’est répétitif. N’est pas Adèle qui veut. Enfin, on comprend le choix de cette chanteuse, il s’agit sans doute de petits arrangements entre Dragone et Berberes (chargé du casting) qui doit recaser les candidats de son show TV « The Voice »…

Promesse numéro cinq : Une revue dansée comme jamais : la présence de Pierre Antoine Brunet (Le Bal des Vampires) parmi les Lido Boys a tendance à me faire penser que l’ensemble sera harmonieux. Il n’en est rien. Absence totale de synchronisation. Certains et certaines arrivent sur scène en courant tant ils sont en retard. De nombreux tableaux sont asymétriques. Un ensemble synchronisé côté cour et un autre synchronisé côté jardin mais pas ensemble. Y a-t-il plusieurs « dance captain » ? Et puis il y sans doute des absents car ils/elles sont en nombre impairs. Difficile d’avoir des tableaux harmonieux dans ce cas. Imaginez 5 d’un côté du grand escalier, 4 de l’autre, ça saute aux yeux !

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La sixième promesse : Un décorateur qui revisite Paris… Alors effectivement, c’est comme pour la lumière et la projection, d’une grande qualité, le colossal lustre sorti du ventre du Lido vaut à lui seul le détour et pour le coup, le tableau est beau. Les Belles ont su le respecter. Au passage, se respectent-elles entre elles car on sent bien la tension qui existe entre certaines d’entre elles.

Dernière promesse : des attractions rares, lesquels ? Tout est du déjà-vu, on a l’impression de voir une rediffusion de « America’s Got Talent ». Avaler des sabres, rien de nouveau et quand, en plus, ça s’éternise, ça devient ennuyeux. Du patinage artistique, bonne idée mais quand c’est juste tourner en rond, c’est aussi un peu long. Et quand finalement, une figure acrobatique est tentée, la patineuse tombe. Il faut reconnaître que ça ne doit pas être évident d’évoluer sur une patinoire de cette taille. Le clown (oui parce qu’avec les sabres, les cygnes, et bien d’autres numéros, on a aussi eu le droit à un clown. A se demander, si finalement, on n’est pas au cirque) use d’humour potache digne de Patrick Sébastien. Je parlais des cygnes, le numéro qui les intègre a, je l’admets, beaucoup de charme. Et le numéro d’équilibriste (même si c’est du crique aussi) est tout à fait étonnant et parfaitement exécuté. Là voilà, l’attraction rare ! La prouesse de la jeune femme est inimaginable !!! Arrive le tant attendu numéro de cancan on a déjà compris que les belles arriveraient de la salle puisque le technicien vient quelques minutes avant avec son talkie walkie sans la moindre discrétion. C’est finalement un cancan féminin qui manque de technique. Fort heureusement, les Lido boys ont été intégrés à ce monument de la revue française. Une originalité qui paye. On a aussi le tableau « Moquons nous du public » : des ombres chinoises ! C’est du moins ce qu’on essaie de nous faire croire. En réalité, nous ne sommes pas dupes, les belles ne sont pas derrière la toile qui est en fait un écran sur lequel sont projetées les fameuses ombres et danseuses. Toujours, sur les danseuses et danseurs, il y a le MC ou Mr Loyal (je ne sais pas comment le Lido le nomme) qui nous offre une belle prestation toute en grâce et panache accompagnée souvent de cette femme d’abord timide et qui s’ouvre au charme petit à petit. La bande originale, chanteuse mise à part, est très agréable, on y retrouve l’accordéon mais aussi des rythmes plus audacieux, plus novateurs qui sont loin d’être désagréables.

Si le Lido n’a pas menti sur la plupart de ses promesses, j’en retiens toutefois un spectacle qui se traîne en longueur qui cherche à se renouveler mais qui tombe souvent dans le hors-sujet. Il n’en reste pas moins qu’il plaira sans doute au public de « On fait tourner les serviettes » ou aux touristes asiatiques et russes. On dira sans doute que je suis tombé sur un « mauvais » soir.

– Article par Aurélien –

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