Psychodrame
De : Fernanda BARTH, Valentine BELLONE, Sarah DOUKHAN, Anne KNOSP, Valentine KRASNOCHOK, Nelly LATOUR, Clara NORMAND et Jordane SOUDRE sous la direction de Lisa GUEZ
Conception et mise en scène : Lisa GUEZ
Collaboration à la mise en scène et à la dramaturgie, costumes :
Sarah DOUKHAN
Conseil scientifique à la création : Géraldine ROUGEVIN-BAVILLE
Lumières et scénographie : Lila MEYNARD
Décor : Ateliers de construction du ThéâtredelaCité
sous la direction de Michaël LABAT
Création sonore et musicale : Louis-Marie HIPPOLYTE (Louma HIPP)
Conseil scientifique : Géraldine ROUGEVIN-BAVILLE
Collaboration artistique et production : Clara NORMAND
Regard chorégraphique : Cyril VIALLON
La scénographie, très
réaliste, nous place dans une salle d’hôpital qui sert à faire des réunions de
groupes de parole ou différentes activités avec les patients. Les néons
soulignent cet espace tandis que la lumière des projecteurs marque au sol les
limites du plateau de jeu.
Lisa GUEZ
met en scène six femmes qui évoluent dans les murs d’un centre psychiatrique.
D’après une pratique proche de l’art-thérapie,
avec Psychodrame, on décortique le milieu médical, les problèmes intramuros
mais aussi externes grâce aux six psychiatres qui interviennent dans cet
atelier. On appréhende la femme derrière le médecin, les barrières qu’elle doit
mettre entre ce qu’elle est, ses convictions, sa sensibilité… et son
métier.
Tout au long du spectacle, les comédiennes
apparaitront tour à tour en tant que patientes ou psychiatres.
Ainsi elles ont toutes une double partition à
défendre, qu’elles exécutent chacune, à la perfection.
Par exemple, Fernanda BARTH qui ouvre le
bal, est une soignante guindée, stricte, sur une ligne très professorale voir
maternelle, et une patiente que l’on découvre bien plus tard, brute, revêche,
conflictuelle pleine de méfiance et de rage.
Le public se perd parfois entre la détresse, les
traumatismes, la folie du patient et la force, l’accompagnement, mais aussi
l’absence de ressources des médecins.
On peut se mettre facilement à la place de chaque
personnage tant l’écriture et la description des rôles est précise.
Le public rit mais ne se moque pas, c’est par ce
biais un moyen d’accepter la détresse de l’autre, les curseurs de la folie sont
poussés à l’extrême de sorte que l’on ne se reconnaisse pas mais que l’on
comprenne.
Les comédiennes gardent leurs noms et prénoms
usuels dans leur personnages psy, ce qui renforce le coté réaliste et
documentaire dans lequel ces femmes nous montrent que la frontière entre les
deux rôles (patient/soignant) est très étroites comme dit Nelly LATOUR :
« On peut très facilement passer de cette chaise-là à celle-ci »
Pour notre part on vous souhaite de ne pas aller
jusqu’à ces chaises-là, mais plutôt de prendre une place confortable et de
venir les voir car chaque détresse peut faire écho, vous aider et/ou vous
distraire. Après tout, « ce n’est
pas du théâtre c’est une thérapie ».
Avec :
Fernanda BARTH, Valentine BELLONE, Anne KNOSP,
Valentine KRASNOCHOK, Nelly LATOUR et Jordane SOUDRE
Jusqu’au 12 décembre 2025
L’histoire
Mettre en scène pour guérir remonte à Aristote et à la tragédie grecque, mais c’est Jacob Levy Moreno, dans les années 1930, qui donne naissance à un théâtre thérapeutique d’improvisation. Jouer pour soigner. Faire « comme si ». Revivre et revisiter la scène du refoulé, du tabou, du traumatisme, un espace d’investigation pour Lisa Guez qui, forte de son expérience théâtrale en centre psychiatrique, en explore toute la puissance cathartique. Les six formidables comédiennes de Psychodrame, tour à tour patientes et soignantes, ne font pas du théâtre documentaire mais inventent une fiction. Dans ce centre psychiatrique peuplé uniquement de femmes, elles mettent à jour les fantômes et les monstres qui hantent leur psyché et étouffent leur parole. En faisant jaillir de la vie et du désordre, elles remettent du sens là où il n’y en avait plus. (Marina Da Silva)
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