Julien Sorel a 18 ans. Particulièrement brillant mais persécuté par un père charpentier et brutal, Julien rêve d’échapper à sa condition et se destine à une carrière ecclésiastique. Il est engagé comme précepteur chez M. de Rênal, aristocrate et maire de la petite ville de Verrières. Par défi de classe, le jeune homme séduit Louise, la femme du maire. Ils vivent alors une passion secrète. Lorsque leur idylle est découverte, Julien n’a d’autre choix que de s’exiler pour Paris où l’attend un emploi de secrétaire particulier auprès du Marquis de la Môle. Par son intelligence et sa vivacité d’esprit, Julien gagne rapidement l’estime et du Marquis. Mais il séduit également sa fille, Mathilde. Cette dernière, enceinte de Julien, réussit à convaincre son père de consentir à leur mariage, malgré leur différence de rang et de fortune. C’est alors que la jalousie de Louise de Rênal …
On ne le dira jamais assez, ce spectacle a le mérite de proposer de vrais textes et non des textes qu’auraient pu écrire un enfant de primaire. Et quand ces textes sont accompagnés d’une musique qui dépote, c’est encore plus appréciable. Mais pour apprécier pleinement, ce sera sans compter sur le vidéoprojecteur placé au niveau du balcon et dont le souffle se fait entendre dans toute la salle : dans quasi tous les spectacles musicaux, on a le droit à ces projections et à ses images vidéos comme s’il fallait combler la scène. Fort heureusement, le décor se présente judicieusement à la façon d’une maison de maison de poupée qu’on déplie, ou d’un livre pop-up. C’est original et fort à propos surtout quand n y ajoute des jeux de miroirs et de tableaux, les meubles en cartons et des images sur papier canson. Et puis, on nous met en valeur cet orchestre (live) qui fait corps avec la scène plutôt que de se trouver en fosse ou surélévé en fond de scène.
On a, en plus, un casting très crédible et on se laisse emporter par toute cette troupe de chanteurs et musiciens tout au long du premier acte. Exception faite pour l’interprète de Monsieur de Rénal, bien en dessous des autres pour ce qui est du chant. Mais comme d’autres assurent, on pardonne : Côme, dont certaines mauvaises langues disent qu’il n’a aucun charisme sans comprendre qu’il a le charisme nécessaire à un Julien Sorel : cette sorte de nonchalance et cette voix… rauque comme cassée qui ne laisse pas indifférent. Haylen, n’est pas en reste, tour à tour envoutante et mystérieuse, avec une beauté auréolée d’indifférence volontaire et dont la voix est également une sorte d’évasion galopante.
C’est au deuxième acte, que malheureusement, le ton change, on finit par s’ennuyer, ca devient fade et répétitif à frôler l’ennui. Tout avait pourtant si bien commencé ! Quel dommage…
Le Rouge et le Noir est un Opéra Rock dont le goût reste agréable même si on en attend une prestation qui va crescendo.
Aurélien