Smog (critique)

SMOG

d’Après une idée de : Claire BARRABES et Pauline COLLIN

Texte : Claire BARRABES

Mise en scène : Pauline COLLIN assistée de Romain DEBOUCHAUD 

Scénographie : Gala OGNIBENE

Musique : Nicolas DAUSSY et Florent DUPUIS

Création lumières : Christian PINAUD 

Costumes : Elisabeth HAURY

Décor : Gabriel BURNOD

Son : Nicolas DAUSSY

Accessoires : Pauline COLLIN et Gala OGNIBENE

Avec :
Barbara ATLAN, Laurie BARTHELEMY, Claire BARRABES, Florent DUPUIS, Quentin GRATIAS, Stéphanie MARC, Lison RAULT, Frédéric ROUDIER et Sylvère SANTIN
 

Au Théâtre de la Tempête

Jusqu’au 19 juin 2022

Si le/la coupable vous échappe, il y a une chose qui ne vous échappera dans Smog, c’est l’intensité du rendu scénique. Un rendu qui démarre avant même l’ouverture du théâtre puisqu’on sera les témoins malheureux d’une scène qui se déroule à la vue de tous les passants. Pensez à arriver un peu plus tôt pour profiter de cette scène immersive, quasi participative.

Joué tantôt à la façon d’un thriller porté à l’écran tantôt à la façon d’un roman de Grangé, on est happé par l’énigme. Car oui, on plonge dans la pièce comme on plonge dans un bon polar. Chaque fois que vous penserez avoir assembler toutes les pièces du puzzle, vous vous rendrez compte que vous n’alliez pas dans la bonne direction.

Parfois, une atmosphère angoissante plane sur la salle grâce à l’ambiance visuelle et sonore qui pourrait en effrayer plus d’un. Le texte est quant à lui brut et brutal bien que parsemé, ça et là de quelques notes d’humour. Et comme au cinéma, on aurait envie de dire que la photographie est soignée.

La scénographie et son rideau de plastique dérangeant mais fort à propos et bien utilisé terminent d’achever le climat anxiogène.

Mais sous couvert d’enquête et d’une mise en scène inquiétante, l’oeuvre s’attache surtout à explorer la façon d’appréhender amour et deuil. Dans une pièce sous tension où on explore au travers d’une enquête le passé, le trouble d’une bande de paumés, Smog fascine.

Smog navigue entre concret et conceptuel. Captivant !

L’histoire

Qui a tué Salomé, la grande rousse aux jambes interminables ? Quand débute la pièce, son corps vient d’être retrouvé. Plongée directe dans l’enquête, sur la scène du crime, brouillard crépusculaire garanti. Smog, c’est la rencontre d’une autrice aux mots rugueux, Claire Barrabès, et d’une metteuse en scène, Pauline Collin, inspirées par le fait divers et les fissures du quotidien. En s’appuyant sur les codes de la série, dans une langue saccadée et très directe, elles mènent l’interrogatoire. Difficile de percer cette bande de jeunes gens jamais partis du coin, cette équipe de flics bancale, ou cette mère isolée… Ça déborde de toutes parts dans ce polar théâtral, la violence ordinaire et la misère de ces vies fragmentées. Ça s’effrite, comme le langage des gens en marge, dans cette tragédie moderne en clair-obscur. À l’ère du soupçon généralisé, c’est l’envers du décor idéal qui nous est présenté. Comment bascule-t-on dans le crime ? Quels secrets cachés sous ce brouillard livide ? Quelles énigmes impénétrables sous la patine du banal ?

 

 

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Aurélien

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