Mise en scène : Thomas JOLLY assisté de Samy ZERROUKI
Direction musicale : Victor LE MASNE
Chorégraphie : Sidi LARBI CHERKAOUI assisté de Kévin VIVES et de Josépha MADOKI
Scènographie : EmmanuelleFAVRE
Costumes : Nicolas GHESQUIERE
Costumes pour le Naziland : Léo BUCHET
Coiffures et maquillages : Caroline BITU
Lumières et Vidéos : Guillaume COTTET, Thomas DECHANDON, Benjamin GEFFROY et Nina-Lou GIACHETTI
Avec
Ambriel, Mane-Miriam BAGHDASSARIAN,Théophile BACQUET,Jade BAYONNE,Sacha BRUN, Max CARPENTIER, William CLOUTIER, Sorna CONDEVAUX NDOYE, Raphael DALCONTE, Quentin DI GREGORIO, Julien DJIELE, Nicolas DORIAN, Aurel FABREGUES, Adrien FRUIT,Simon GEOFFROY,ElvyGOMIS,Yoan GROSJEAN, Jeanne JEROSME,HeidiJUTRAS, Matys KAIBO,Christelle KHAMIS, Sephora KIBEBE,Malaika LACY, Gabrielle LAPOINTE, David LATULIPPE,Maag,Nathalia MENESES GONZALEZ, Alice NGUYEN, Maëva MARTINS TAVARRES, Eden PAYET, Redjee,Lucas SIFFERT et Romeo TRAETTO
Musiciens (uniquement à Paris) :
Edouard ALGAYON, Paul-Marie BARBIER, Olivier BROSSARD, Aurélien CALVEL, Paul CEPEDE, Jean-Baptiste CORTOT, Vincent FABERT, Gabriel GOSSE, Romain JOUTARD, Paul PUISSANT, Ann-Shirley NGOUASSA et Romain THERET.
En tournée en France et au Canada.
Plus de vingt ans d’attente ! Ça y est, La nouvelle monture STARMANIA arrive en ville.
On est enchanté par le fastueux décor de Monopolis : la mégapole étincelle de mille reflets. Un décor de forteresse de solitude brillant à tous points de vue. On avait peur concernant les costumes aperçus sur les dernières affiches. On ne les trouvait pas dans l’ère du temps, pas intemporels non plus mais finalement, ils s’intègrent parfaitement dans une lumière fabuleuse. Cette lumière de buildings de verre qui filtrent la lumière du showbusiness tranche avec l’obscurité d’un Monopolis mal famé : celui des souterrains et de l’Underground Café.
On vibre, nostalgie oblige, déjà la larme à l’oeil lorsque les premières notes de l’ouverture retentissent. L’émotion gagne à plusieurs reprises. Les voix sont puissantes et merveilleusement fébriles à la fois. On boit les paroles de chacun avec délectation. A l’entracte, on n’a qu’une hâte : que le second acte démarre.
La narration n’a jamais été si fluide et le développement que les différents personnages ont connu au fil des versions sont maintenus. Si les arrangements musicaux sont proches de la partition originale, ils amènent de nouveaux sons bienvenus sur les titres principaux. Oubliez les sons de rock-électro et les vibes de la version Mogador/Tycoon. Dorénavant, on ne dira plus Starmania, l’opéra rock mais l’opéra pop-rock.
Dans Starmania 2022 ou La passion de Johnny Rockfort selon les évangiles télévisés, Roger-Roger est un une I.A. plus vraie que nature dont la voix, qui nous berce d’illusions, n’est ni plus ni moins que celle de Thomas JOLLY, le metteur en scène. On est subjugué par la présence d’Adrien FRUIT en Ziggy. Sans doute notre découverte préférée, une heureuse découverte qu’il arrrivera à démultiplier. On adore son grain de voix à la touche féminine surprenante. Le personnage a gardé ce qu’avaient insufflés Renaud HANTSON puis Frank SHERBOURNE : Ziggy était etoffé au détriment d’un gourou Marabout qui disparaissait dès 1988. Mais Starmania 2022 signe le retour du personnage du Gourou Marabout et c’est tantôt Simon GEOFFROY qui le joue avec force, notamment dans Paranoïa, un des premiers tubes de Starmania qui reprend sa place cette année. Tantôt, Gourou Marabout sera jouée par Malaika LACY qui propose une interprétation aussi douce qu’inquiétante. Quelle belle idée et quel tableau magnifiquement chorégraphié que La Procession du Grand Gourou !!! Si on peut s’interroger sur le retour de ce personnage, il est indispensable à la triade avec Zéro Janvier et Stella Spotlight, le gourou participant au moins autant, sinon plus, que Zéro aux errances de Stella. Justement, on a une Stella Spotlight (Maag) qui nous touche par sa puissance vocale rauque. Elle est une étoiles qui brille parmi les autres. On ne peut s’empêcher de déclarer que c’est notre artiste préférée sur ce show. Elle est magistrale passant de la potiche, à la délurée libérée jusqu’à son parcours plus sombre. Elle joue la schizophrénie avec talent. Dans Sex Shop, cinémas Pornos dont on espérait bel et bien que ce titre reviendrai, elle retrouve la folie maladive et inoubliable de Diane DUFRESNE sans mot dire. Sa dame de compagnie en la personne de la truculente Jeanne JEROSME (également doublure Stella) est réintégrée pour donner une pointe de légèreté bienvenue. Oui, on compare beaucoup mais comment ne pas le faire ? On ose dire que Starmania est ancré dans le patrimoine francophone et donc forcément, on se réfère au passé.
William CLOUTIER, magnétique à souhait, il incarne un Johnny qui n’est pas sans rappeler l’interprétation de Heath LEDGER en Joker. On a une Sadia (Mane-Miriam BAGHDASSARIAN) faussement impulsive, calculatrice et sadique à la tonalité étonnamment similaire à celle de Nanette WORKMAN et c’est un réel bonheur que d’entendre un tel timbre. Quant à Zéro Janvier (DavidLATULIPPE) c’est une joie immense de réentendre Le blue du businessman interprété avec autant de ferveur et de justesse. David est un Zéro JANVIER qui dans sa posture nous renvoie à bien des politiciens tels que Nicolas SARKOZY. Quelle présence et quelle voix ! Aurel FABREGUES, sa doublure ne démérite pas non plus dans son interprétation du politicien mégalomane.
Pour les titres de chaque artiste, la musique se calque merveilleusement sur chaque sentiment grâce à la mise en scène : la direction d’acteurs est irréprochable !!! Comment en douter avec un nom tel que Thomas JOLLY ? Starmania nous prouve que les capacités et l’art de cet homme sont inimaginables ! Il réussit le pari fou d’un Starmania débordant de créativité et résolument moderne tout en restant attaché à l’œuvre originale. On comprend par son souci du détail pourquoi le spectacle a mis tant de temps à renaître.
Starmania 2022 est plus qu’une comédie musicale, davantage qu’un opéra pop-rock, c’est aussi du théâtre tel que les anglo-saxons en sont capables et qui nous manque tant en France ! Du musical à grand spectacle avec de vrais talents de comédiens/chanteurs. Starmania, l’indémodable, parvient encore à nous surprendre. Travesti est un tableau d’un réalisme étonnant. On adore la nouvelle façon d’aborder Il se passe quelque chose à Monopolis dans son atmosphère presque reptilienne. Les synthétiseurs et choeurs sur certains titres amènent une délicieuse touche so eighties ! Pendant presque trois heures, on est suspendu dans le temps, ébranlé par tant de beauté sur scène ! Si quelques adaptations et ajouts ont été faits sur les textes, on ne s’en offusque pas, au contraire. On adore l’inclusion de mash-up. La chanson de Ziggy est un réel bonheur visuel et auditif. Un garçon pas comme les autres en guitare-voix résonne comme jamais. Le rêve de Stella recouvre toute sa dimension dramatique. Certaines chansons solo deviennent collégiales. L’air de l’extra-Terrestre se fait à nouveau entendre, SOS d’un terrien en détresse est une lamentation d’une âme écorchée vive… Il y a bien d’autres clins d’oeil et hommages qu’on ne révèlera pas ici… On terminera pas un eleven o’clock number au Naziland aussi anthologique qu’explosif !
La troupe de danseurs et danseuses n’est, évidemment, pas en reste. Les chorégraphies sont aussi improbables qu’élégantes et captivantes. L’ensemble assure également le choeur en live. Dommage que leurs micros ne soient pas toujours assez puissants.
Si beaucoup d’entre nous n’étaient pas nés en 1979, beaucoup de violence et de dépravation, dont on n’était pas habitué à cette époque, étaient presentées. Ici, on est copieusement servi et, les temps ayant changés, on reste cloué à notre siège, ébêté malgré tout.
Il y a tellement de détails sur Starmania 2022 qu’une seule fois ne suffira pas pour saisir tous les moments de grâce. On aurait d’ailleurs tort de se priver d’y retourner tant le spectacle frise la perfection ! On se réjouit d’un orchestre live qui envoie ! Ca dépote sur des sons mélodieux et pourtant plus rock que jamais !
On connaît par cœur toutes les précédentes versions de Starmania sans réelle préférence pour une l’une d’entre elles. Cette version 2022 nous réjouit tout autant que les précédentes. Chacun y trouvera son compte. Musicalement, on retrouvera les harmonies originales avec des reprises des deux autres versions comme, par exemple Duo d’Adieu. Enfin, pour celles et ceux qui découvriront ce spectacle dans son intégralité (on ne doute pas que vous connaissiez déjà les tubes qui la compose), vous ne serez pas déçus de découvrir sa vraie nature.
Starmania est un triple coup de cœur !!! Ne doutez plus, Starmania est LE spectacle musical incontournable de cette saison, pour ne pas dire de ces dix dernières années ! Starmania est, maintenant, un chef d’oeuvre sublimé. Un chef-d’oeuvre porté en triomphe par un public qui ne s’y trompe pas et ovationne tout au long du spectacle entre les tubes. Starmania était, est et restera toujours un spectacle hors-norme.
Faites-nous plaisir, ramenez-nous aussi La Légende de Jimmy !
Tous droits réservés
L’histoire
STARMANIA, le célèbre Opéra Rock créé par Michel Berger et Luc Plamondon il y a plus de quarante ans, revient à Paris à partir du 8 novembre 2022 et en tournée dès le 10 février 2023 !
En quatre décennies, cette œuvre futuriste, prophétique et indémodable a réuni plus de 6 millions de spectateurs et fait chanter toutes les générations avec ses tubes devenus des incontournables de la chanson française (Les uns contre les autres, SOS d’un terrien en détresse, Quand on arrive en ville, Le Blues du Businessman, Le Monde est stone, Besoin d’amour…).
Thomas Jolly, prodige de la scène contemporaine, signera la nouvelle mise en scène de ce spectacle phénomène. Il sera rejoint dans cette aventure par le chorégraphe de renommée internationale Sidi Larbi Cherkaoui.
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Gaelene
on
novembre 4th, 2022, 23:25 [Reply]
J’ai assisté à l’avant-première de Starmania le 04/11/2022. Je suis partie à l’entracte. Les acteurs avaient des armes factices dans leurs mains. J’ai eu trop peur. Trop déçue de la voix de la serveuse automate et de celle de Johnny Rockfort. Je suis partie sans regret. Spectacle trop
Moderne avec trop d’effets. Bonne chance !
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Toc toc toc
on
novembre 7th, 2022, 10:30 [Reply]
Michel Berger doit se retourner dans sa tombe. Son diamant brut s’est tout de toc vêtu.
La poésie ? Remplacée par le light show. L’émotion ? Submergée par 85-95 dB de gros son. Les voix ? Des braillements à la chaîne, toute délicatesse gommée des partitions au profit de la puissance, brute et sans âme. Les voix de Starmania resteront à tout jamais celles des Thibault, Dufresne, Balavoine, Maurane …
Triste reflet d’une époque sans âme, prédite par le Starmania des débuts, il y a quarante ans.
Enfui dès l’entracte, j’ai alors dégusté la BO du live initial : l’émotion y est intacte !
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colard
on
novembre 7th, 2022, 12:39 [Reply]
Merci pour ce commentaire . Une erreur, pourtant , en 1979, personne du public ne partait en cours du spectacle. Comme j’ y étais tous les soirs, en tant qu’attache de presse de Starmania, je peux vous l’assurer.
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Monmars
on
décembre 1st, 2022, 11:05 [Reply]
Merveilleux spectacle qui vous remplit d’énergie
2 bémols néanmoins
– La musique (le bruit) qui nous accueille à fait souffrir mes pavillons. Et on retrouve ces échos assez souvent, nous empêchant en plus de comprendre les textes.
– Aucune interaction. Lorsque je vais à un concert, j’aime chanter. Nous sommes à un ‘ Spectacle’ et on n’y frappe pas dans les mains!
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esvan
on
décembre 4th, 2022, 09:50 [Reply]
Spectacle extraordinaire ambiance apocalyptique exellents chanteurs, tous les thèmes sur la violence, l’insécurité, le sens de la vie , le mal être, le genre, les politiciens véreux, la peur de l’autre, la haine y sont représentés,mais la violence des faisceaux lumineux arrivant en plein dans notre œil, les effets stromboscopiques tels des mitraillettes ,obligent à fermer les yeux, les décibels beaucoup trop importants,la musique souvent empêchent la compréhension des chanteurs, non le public n’est pas sourd, grand spectacle visuel mais je suis repartie avec petit mal de tête !!!
Comments
J’ai assisté à l’avant-première de Starmania le 04/11/2022. Je suis partie à l’entracte. Les acteurs avaient des armes factices dans leurs mains. J’ai eu trop peur. Trop déçue de la voix de la serveuse automate et de celle de Johnny Rockfort. Je suis partie sans regret. Spectacle trop
Moderne avec trop d’effets. Bonne chance !
Michel Berger doit se retourner dans sa tombe. Son diamant brut s’est tout de toc vêtu.
La poésie ? Remplacée par le light show. L’émotion ? Submergée par 85-95 dB de gros son. Les voix ? Des braillements à la chaîne, toute délicatesse gommée des partitions au profit de la puissance, brute et sans âme. Les voix de Starmania resteront à tout jamais celles des Thibault, Dufresne, Balavoine, Maurane …
Triste reflet d’une époque sans âme, prédite par le Starmania des débuts, il y a quarante ans.
Enfui dès l’entracte, j’ai alors dégusté la BO du live initial : l’émotion y est intacte !
Merci pour ce commentaire . Une erreur, pourtant , en 1979, personne du public ne partait en cours du spectacle. Comme j’ y étais tous les soirs, en tant qu’attache de presse de Starmania, je peux vous l’assurer.
Merci pour cette mise au point. C’est rectifié
Merveilleux spectacle qui vous remplit d’énergie
2 bémols néanmoins
– La musique (le bruit) qui nous accueille à fait souffrir mes pavillons. Et on retrouve ces échos assez souvent, nous empêchant en plus de comprendre les textes.
– Aucune interaction. Lorsque je vais à un concert, j’aime chanter. Nous sommes à un ‘ Spectacle’ et on n’y frappe pas dans les mains!
Spectacle extraordinaire ambiance apocalyptique exellents chanteurs, tous les thèmes sur la violence, l’insécurité, le sens de la vie , le mal être, le genre, les politiciens véreux, la peur de l’autre, la haine y sont représentés,mais la violence des faisceaux lumineux arrivant en plein dans notre œil, les effets stromboscopiques tels des mitraillettes ,obligent à fermer les yeux, les décibels beaucoup trop importants,la musique souvent empêchent la compréhension des chanteurs, non le public n’est pas sourd, grand spectacle visuel mais je suis repartie avec petit mal de tête !!!