The devil wears Prada
(English Review : Click here)
Musique : Elton JOHN
Paroles : Mark SONNENBLICK etShaina TAUB
Livret : Kate WETHERHEAD
Mise en scène : Jerry MITCHELL assisté de Dominic SHAW
Chorégraphie : Jerry MITCHELL assisté de Darren CARNALL
Décor : Tim HATLEY assisté de Ross EDWARDS
Costumes : Gregg BARNES assisté de Kamil BARTNICKI
Lumières : Bruno POET assisté de Tamykha PATTERSON
Création sonore : Gareth OWEN assisté de Andy GREEN
Coiffures, perruques et maquillages : Campbell Young Associates
Chef habilleuse : Karen SHORT
Accessoires : Propworks
Directeur musical : Katharine WOOLLEY
Supervision musicale, orchestrations et arrangements : Tom DEERING assisté de Ehsaan SHIVARANI
Casting: Jill GREEN CDG
Avec :
Maddy AMBUS, Gabby ANTROBUS, Selena BARRON, Pamela BLAIR, Robertina BONANO, Georgie BUCKLAND, Josh DAMER-JENNINGS, James DARCH, Lloyd DAVIES, Amy DI BARTOLOMEO, Elishia EDWARDS, Akeem ELLIS-HYMAN, Elizabeth FULLALOVE, Jinny GOULD, Matt HENRY, Natasha HEYWARD, Samuel HOW, Luke JACKSON, Debbie KURUP, Ethan LE PHONG, Liam MARCELLINO, Ciro Lourencio MEULENS, Theo PAPONI, Christopher PARKINSON, Eleanor PEACH, Jon REYNOLDS, Harriet SAMUEL-GRAY, Olivia SAUNDERS, Joshua STEEL, Kayleigh THADANI, Ella VALENTINE, Rhys WHITFIELD, Vanessa WILLIAMS, Tara YASMIN
au
Dominion Theatre jusqu’au 18 octobre 2025
C’est incontestablement l’événement de la saison musicale du West end avec un parterre de stars impressionnant incluant même la papesse de la mode, Anna WINTOUR lors de la soirée du gala de charité donné pour le lancement de cette nouveauté. Il n’en fallait pas davantage pour que même le Dominion Theatre s’apprête de ses plus jolis talons hauts comme en témoigne sa devanture. Si l’enfer est sur Terre, franchissez les portes de cet antre, vous ne regretterez pas.
Parlons d’abord de la star du show, le diable dont la queue (de pie) fourchue est merveilleusement portée par Vanessa WILLIAMS. Il y a dans chaque mot qu’elle prononce, dans chaque posture qu’elle prend un mépris, une distance qui s’allient superbement à ce qu’on attend du personnage. Les répliques culte de son interprète précédente Meryl STREEP sont conservées. Le fameux et imperturbable « that’s all », bien entendu. Mais aussi la scène mémorable de son monologue à l’éloquence désarmante sur le bleu céruléen. Ne cherchez pas ailleurs, s’il y a vraiment quelqu’un de « wicked », c’est bien Miranda Priestly. Vanessa a, sur scène, un port de tête hors norme et illustrant une citation de Coco Chanel « Une femme doit être deux choses : classe et fabuleuse. »
Si on ne peut que s’incliner face au talent mondialement reconnu de Vanessa WILLIAMS, ce serait une erreur de ne pas parler des autres rôles qui embrasent la scène. On a Georgie BUCKLAND qui est particulièrement convaincante en Andie. Son jeu est soigné au point que sa transformation ne se résume pas seulement à quelques « fringues » mais à un changement qui se fait également, dans l’attitude, dans la façon de parler. Elle captive autant que Miranda. Elle est parfaite dans n’importe lequel de ces duos. Il en est de même, si n’est plus pour Nigel joué par Matt HENRY. Sa présence est stupéfiante dans le sens où vivant dans l’ombre de Miranda, il brille malgré tout d’un élan provocant. Il est lui aussi, démoniaque à sa façon en usant du sarcasme tout en restant angélique. Pour ce qui est de Rhys WHITFIELD, comment ne pas tomber sous le charme de sa voix toute en velours et sa nonchalance à mille lieues du nouvel environnement de sa petite amie. Enfin, et c’est un des écarts notables par rapport au personnage du roman puis du film, Amy DI BARTOLOMEO est pétillante. Tirée à quatre épingles, elle est, souvent, l’exquise touche d’humour cachée derrière son austérité qui s’ajoute à cette comédie musicale.
Le spectacle est dans sa construction et dans sa structure très théâtralisé, à la manière du récent Pretty Woman the musical. On assiste à des échanges verbaux qui demandent beaucoup de maîtrise parce que faussement simples. Les sentiments les moins forts étant toujours les plus compliqués à jouer. Tous, ici, y parviennent parfaitement. On ne tombe jamais dans des éclats de voix. C’est toujours dosé convenablement avec des regards qui se chargent de faire le reste.
On ne peut pas parler de The devil wears Prada sans aborder le travail sur les couleurs des costumes et des étoffes qui les composent. C’est soigné. C’est chic. C’est pensé. Tailleur strict aux épaules outrageusement larges, fastueuses robes de soirées et autres sacs à main couture, le moindre costume et son accessoire sont sublimes. Le dressing des bureaux de Runway est un des éléments qui nous séduit. Bien davantage que les décors de l’appartement qui peine à trouver sa place sur l’immense plateau du Dominion. D’ailleurs, le spectacle trouve ses limites dans certains changements de décors trop expéditifs. En outre, on aurait aussi aimé voir plus de matériaux issus d’autres métiers de la couture dans les décors tels que draperies, rideaux par exemple. Cela dit, si quelques scènes aurait mérité plus de fluidité et de texture, ce n’est pas le cas de toutes. Tout ce qui se passe à Paris est bien représenté, on ne tombe pas dans le stéréotype d’un Paris version Emily in Paris. Les références parisiennes ne sont pas « cliché ». Elles sont présentes mais subtiles comme ce semblant de cancan amorcé sur une des chorégraphies. Des chorégraphies qui ne se contente pas de rester sur une inspiration façon déambulation de défilé de mode. Pour revenir sur les décors, la scène la plus incroyable reste, incontestablement le gala au MET. En premier lieu, parce que les costumes sont d’une beauté pêcheresse jusque dans les cornes de diable. Ensuite, parce que la lumière ainsi que la chorégraphie viennent encore ajouter à cet esthétisme presque décadent dont on ne décolle pas nos yeux. On est littéralement invité à croquer la pomme.
Côté musique, l’empreinte Elton JOHN est clairement identifiable. On a des harmonies proches de Saturday très enthousiasmantes mais pas seulement. La partition est clairement un des points fort du show avec son style pop entraînant. Une pulsation qui donne du bouffant à cet univers droit et étriqué et où pourtant l’extravagance et l’audace sont souvent bienvenues. Quel meilleur compositeur aurait été capable de représenter tout cela ? On adore la chanson How to survive at Runway qui revient à plusieurs reprises pour notre plus grand plaisir.
The Devil wears Prada affiche rapidement complet pour les premières représentations. Nul doute qu’il gardera le podium pour un petit moment. Le spectacle vous mettra des sequins par milliers dans les yeux ainsi qu’un formidable kick… Mais un kick chaussé d’une Louboutin.
Pour une soirée diabolique phénoménale : une seule option : The Devil wears Prada !
L’histoire
AJUSTEZ VOTRE TAILLE ! La nouvelle comédie musicale basée sur le film à succès et le roman à succès, The devil wears Prada comprend une partition originale d’Elton JOHN, des paroles de Shaina TAUB & Mark SONNENBLICK, un livret de Kate WETHERHEAD ainsi qu’une mise en scène et une chorégraphie de Jerry MITCHELL (Kinky Boots, Legally Blonde, Pretty Woman, Hairspray), trois fois lauréat d’un Tony Award.
Vanessa WILLIAMS, nominée pour un Tony Award et connue pour ses célèbres rôles à la télévision dans Ugly Betty et Desperate Housewives, ainsi que pour ses multiples récompenses en tant que chanteuse, jouera le rôle emblématique de Miranda PRIESTLY, rédactrice en chef du magazine Runway ! Elle sera accompagnée de Georgie BUCKLAND, qui fait ses débuts dans le West End dans le rôle d’Andy, d’Amy DI BARTOLOMEO (Six) dans le rôle d’Emily et de Matt HENRY (lauréat de l’Olivier Award pour Kinky Boots) dans le rôle de Nigel, le directeur de la création de mode de Runway.
Fraîchement sortie de l’université, la journaliste en herbe Andy décroche un emploi dans le prestigieux magazine Runway où elle travaille pour l’icône la plus puissante et la plus terrifiante de la mode, la rédactrice en chef Miranda PRIESTLY. Sacrifiant sa vie personnelle pour répondre aux exigences impossibles de Miranda, Andy se retrouve séduite par le monde glamour qu’elle méprisait autrefois. Jusqu’où ira-t-elle pour réussir… et cela vaudra-t-il la peine de vendre son âme pour obtenir ce qu’elle a toujours voulu ?
Hilarant, amusant et fabuleusement élégant, The devil wears Prada raconte une histoire inspirante sur la découverte du genre de personne que l’on veut vraiment être.
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BILLETTERIE
Aurélien.
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