The Phantom of the Opera
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D’après Le Fantôme de l’Opéra de Gaston LEROUX
Musique : Andrew Lloyd WEBBER
Livret de : Richard STILGOE et Andrew Lloyd WEBBER
Paroles : Richard HART
Paroles additionnelles : Richard STILGOE
Orchestration : David CULLEN et Andrew Lloyd WEBBER
Mise en scène et décors : Federico BELLONE
Supervision musicale : Giovanni Maria LORI
Chorégraphie : Gillian BRUCE
Co-conception des décors : Clara ABBRUZZESE
Costumes, perruques et maquillages : Chiara DONATO
Lumières : Valerio TIBERI
Conception audio : Roc MATEU
Conceptrice illusions & effets spéciaux : Paolo CARTA
Direction musicale : Julio AWAD
Créateurs – peintres des décors : Rinaldo RINALDI et Maria Grazia CERVETTI
Maquillage effets spéciaux : Roberto MESTRONI
Associée à la mise en scène : Silvia MONTESINOS
Chorégraphe associée : Marta MELCHIORRE
Associé aux lumières : Emanuele AGLIATI
Programmation des claviers : Stuart ANDREWS
A l’ Opéra de Monte-Carlo
Quelle attente pour le public français de voir enfin arriver dans une de ses enclaves, Monaco, l’œuvre de Gaston LEROUX adapté à la scène pour un des « run » (comme on dit à Broadway) les plus longs de l’histoire de la comédie musicale.
Commençons par parler du casting impeccable de cette production avec en tête Ramin KARIMLOO. Si beaucoup le considère comme étant le meilleur fantôme de l’histoire de ce musical, après la performance qu’il offre dans cette version, on se peut qu’abonder dans ce sens. Ses notes longues, ses graves, ses aigus sont d’une précision et d’une justesse indécente. The point of No return en ravira plus tard tant il est sans doute, la meilleure version qui soit.
Ce qui nous amène à parler de Christine. On est sous le choc de la voix d’Amelia MILO en Christine d’abord étincelante dans Think of me. De plus, elle tient les notes hautes comme personne. La dernière note du titre The phantom of the Opera est ainsi réalisée sans renfort de bande enregistrée ou de synthétiseur à l’inverse d’autres performances londoniennes, pour ceux qui ont l’oreille assez fine pour avoir remarqué ce détail. Si elle donne de la voix, nous restons, nous, sans voix avant une salve d’applaudissements soutenus.
Mais il y a deux formidables découvertes que nous avons faites avec ce The Phantom of the Opera. D’abord, il y Anna CORVINO qui incarne une Carlotta plus humaine dans ses travers et ses excentricités dosées, plus juste dans son appropriation du rôle et surtout divine sur ses solos de soprane. Ensuite, le véritable coup de cœur revient à Vinny COYLE en Vicomte de Chagny au charme si envoutant qu’il en fait le parfait concurrent au fantôme. Il est brillant dans ses élans amoureux envers Christine. Lui et Anna nous font chavirer dans leur performance vocale d’un All I ask of you émouvant au possible.
Les chansons réalisées en chœur, en canons, en contretemps sont d’une complexité et d’une beauté percutante.
Si on a déjà vu The Phantom of the Opera dans sa version d’origine, on restera déçu de la scénographie qui ne place la barre aussi haut sur des scènes cultes comme la chute du lustre, la tableau mascarade et bien sûr sur la scène de l’enlèvement de Christine dans les souterrains inondés de l’opéra. On aurait attendu des moyens financiers phénoménaux de la part de Monte-Carlo, et si des effets spéciaux, pourtant intéressants, tentent de masquer ces faiblesses, on reste sur notre faim. C’est d’autant plus dommage qu’on est agréablement surpris par ce décor mobile mais qui nous fait vite prendre conscience qu’il sera également un carcan pour des effets attendus. Déception également pour l’original rideau de scène qui nous fera espérer de multiples utilisations fantastiques qui n’arriveront pas. Réjouissons-nous malgré tout d’avoir ce genre de moyens quand en France, la plupart des autres productions ne proposerai pas la moitié de ce qui l’est ici.
Puisqu’on est en France, la version d’Il muto, opéra dans l’opéra, joue sur des subtilités rappelant le théâtre de boulevard de l’hexagone. Les autres petites pichenettes sur la France sont heureuses. Les brèves réécritures du livret par si petites touches qu’ils sont à peine perceptibles et appréciables.
La lumière est parfaite d’élégance et de mystère utilisant par moment l’éclairage de la sublime salle Garnier de l’Opéra de Monte-Carlo. Ainsi, les scènes, les artistes mais aussi les détails de l’auditorium sont mis en valeur pour une immersion plus que bienvenue dans cet opéra fastueux. Un célèbre média et confrère aurait utiliser son expression fétiche « Mise en abîme ».
Là où on est emballé, outre le casting de choc, c’est sur les nouvelles orchestrations qui magnifient encore davantage l’œuvre d’Andrew Lloyd WEBBER. Bien sûr, on vibrera -après le sursaut qui précède la salle d’audience- dès les premiers accords de l’ouverture toujours aussi magique, aussi vibrante. Des vibrations qui continuent en ondes de choc à résonner tout au long du spectacle.
Dans cette mise en scène imaginée pour l’Opera de Monte-Carlo, The Phantom of the Opera séduit, malgré quelques réserves, grâce à une partition et un livret toujours aussi magiques. Un incontournable du musical à découvrir ou à redécouvrir dans une nouvelle forme.
L’histoire
Si l’on se penche sur le succès mondial du Phantom of the Opera d’Andrew Lloyd Webber, on est en droit de se demander pourquoi cette comédie musicale, aux confins de l’opéra, n’a jamais connu de véritable production dans l’Hexagone. Après plus de 35 années triomphales et 160 millions de spectateurs, il était temps de réparer cet oubli. Qui n’a pas frissonné à la lecture du roman de Gaston Leroux, avec son fantôme, éperdu d’amour pour Christine et dont le dépit provoquera la chute du lustre sur les spectateurs de l’Opéra de Paris ? Les lecteurs français ont été les premiers à se passionner pour ce récit, Hollywood se chargera ensuite de le populariser mondialement. Dès le début des années quatre-vingt, Lloyd Webber se penche sur ce mythe et rêve de l’adapter à la scène. Il compose une partition dont les airs inoubliables exigent extension et agilité vocales, rappelant le langage musical propre à l’art lyrique. L’Opéra de Monte-Carlo, seul théâtre conçu par Charles Garnier en dehors de la salle parisienne où se déroule l’action, est heureux d’être l’écrin d’une série de représentations pour les fêtes de fin d’année.
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Aurélien.
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