Timéo est un spectacle musical novateur et fédérateur, une circomédie pour toute la famille (de 7 à 177 ans).
Sur un ton résolument positif, tour à tour drôle, percutant et émouvant, ce grand spectacle conte l’histoire hors du commun de Timéo.
Malgré son handicap, ce jeune garçon en fauteuil n’a qu’un rêve : devenir acrobate ! Lorsqu’il apprend que le cirque Diabolo et son idole Melody Swann sont en ville, Timéo prend son courage à deux mains et tente de s’inviter aux répétitions.
Il découvre alors que Melody a mystérieusement disparu et que la vie du cirque n’est pas aussi idyllique qu’il l’imaginait…
Au lieu de se décourager, Timéo va mener l’enquête et prouver à tous qu’être différent c’est normal.
Qui sait, peut-être même réalisera-t-il son rêve au milieu de tous les artistes incroyables qui l’entoureront dans cette aventure…
Relisez notre incursion dans les coulisses du clip « Trop beau pour être faux » en cliquant ici
Quelle dilemme que fut ce spectacle dans la rédaction de la critique qui va suivre. Après une première qui a du faire face à des soucis d’ordre techniques et une troupe visiblement pas prête, je me décide, chose que je n’ai jamais fait jusqu’alors, à revenir 15 jours plus tard pour donner une seconde chance à ce spectacle. Il faut reconnaître que j’aime les gens qui travaillent dessus et que je sais qu’ils font ce spectacle avec l’envie de bien faire, de faire et se faire plaisir. Plutôt que de faire passer l’argent avant tout, ils misent sur le côté humain et envoient un message de tolérance. Aussi, plutôt que de faire comme la plupart des journalistes, bloggeurs et personnalités qui ont encensé le spectacle dans leurs articles ou dans leur commentaires face aux différents acteurs de la troupe pour mieux dire l’inverse dans le dos (par empathie pour le personnage principal en fauteuil roulant certainement) je vais donner, comme je l’ai toujours fait mon avis, sentiments et affinités mises à part. Après tout, la discrimination commence dès lors qu’on traite une personne, un sujet différemment. Timéo sera donc critiqué de la même manière que tout autre show.
Tout d’abord, le spectacle bénéficie d’une mise en scène tout à fait réussie et on reste sur le cul face à tant de choses à voir. On est régulièrement surpris. Le visuel est original, c’est vitaminé, frais et ce, tant sur les effets visuels que sur les effets physiques. Certains tableaux sont un vrai régal, je citerai notamment la scène avec les fauves, le mémorable « Cirque universel » ou encore le duo de figures aériennes « Sous le soleil » merveilleusement « dansé » par Sylvain Rigault et Anako Gaudin, mais aussi la fin du premier acte lors du duo Alexio-Timéo. Tiago Eusébio, interprète d’Alexio a toujours la grâce et le sourire qu’on lui connaît malgré sa concentration. Il est dommage de le faire parler autant (avec un texte beau mais difficile tant sur le sens que sur l’interprétation) surtout que, quand on s’intéresse un peu à la personnalité de Tiago, on sait très bien que parler n’est pas quelque chose qu’il prend plaisir à faire, par humilité. Il s’exprime par son art, par son corps et ça lui réussit parfaitement. C’est un véritable artiste et il n’est pas étonnant qu’ Alex Goude lui ai proposé d’intégrer le show sur scène alors qu’il n’en était à la base que le professeur des arts du cirque. Et puisqu’on parle de texte, il va falloir que les gens ouvre les yeux sur Mikelangelo Loconte (Monsieur Loyal) qui n’a pas changé depuis Mozart L’opéra rock : toujours à en faire des caisses au point d’en être mauvais acteur. Mais je ne vais pas noicir le tableau, d’autres, pourtant pas davantage comédien de métier, assurent sur la discipline : Véronick Sévère, outre sa voix puissante et agréable, est tout à fait crédible dans son jeu. Et le haut du panier revient, sans doute, aux deux clowns, qui ne manqueront pas de vous amuser par leurs vannes (on reconnait bien là la signature Alex Goude) et de vous épater.
Les numéros de cirque sont parfaitement exécutés. Autres bémols : pour l’arrivée des chiens de Dhalia, on s’attendait, après l’explication lors du showcase à une marrée de chiens débarquant sur scène, mais non ! Le spectacle compte Sébastien Lavalette, spécialiste des numéros « incendiaires » mais pas de feu durant le show, sûrement pour des questions d’assurance. Les treuils sont mal cachés (un cache noir en haut du gril aurait été appréciable plutôt que de voir aller et venir les poulies) . Et si certains assurent sur le chant tels que Benjamin Maytraud, Véronick Sévère, Jérémy Charvet, Simon Heulle, Salomé Hadjadj, Adrian-Joris Conquet et Djamel Mehnane sont irréprochables. Pour les autres dont l’art est le cirque avant tout, ce n’est pas faux mais c’est léger, fluet avec une voix de gorge ou de nez plutôt qu’une voix qui sort use de respirations ventrales et les renforts playback n’y changent rien. On sent même la fatigue vocale pour certains et c’est vrai que chanter ainsi risque d’abimer leurs cordes vocales rapidement. Mais peut-être qu’un jour les productions parisiennes cesseront de faire appel à Bruno Berberes, qui cherche surtout des physiques avant de chercher des voix, pour les castings.
Timéo est un spectacle agréable mais qui mérite encore quelques aménagements pour plaire au plus grand nombre. Il sera parfaitement adapté aux plus jeunes. Le message y est bien présent et bien (re)présenté. On appréciera l’humour et la scénographie, un peu moins les inégalités artistiques des uns face aux autres.
Aurélien
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