Trouble (Critique)


Trouble

De : Gus VAN SANT 

Mise en scène, texte et musique : Gus VAN SANT  

Scénographie : José CAPELA assisté d’Antonio Pedro FARIA 

Collaboration artistique : John ROMAO

Direction musicale : Paulo FURDATO / The Legendary Tigerman

Direction vocale : João HENRIQUES et Pessoa JUNIOR

Images : José Carlos DUARTE

Lumières : Rui MONTEIRO

Son : Joao NEVES

Costumes : Joyce DORET asssitée de Luana PORTELLA

Portraits : Bruno SIMAO

Assistanat à la chorégraphie : Sonia BAPTISTA

Assistanat à la mise en scène : Teresa COUTINHO

 

Avec :

Carolina AMARAL, Miguel AMORIM, Valdemar BRITO, Helena CALDEIRA, Lucas DUTRA, Diogo FERNANDES, João GOUVEIA, Martim MARTINS et Francisco MONTEIRO 

A La Grande Halle de la Villette

Jusqu’au 18 décembre 2022

 

Avec Trouble, on a un spectacle où deux univers, deux styles sont clairement identifiables. Celui de Gus VAN SANT, celui d’Andy WARHOL.

L’œuvre est foisonnante d’idées faussement simples. Il y a  de la beauté à tous les niveaux : visuels, textes, jeu, musique et même dans l’ambiance background omniprésente. Ici, la beauté est capable de mettre mal à l’aise tant elle déborde.

Le traitement des couleurs en opposition avec le blanc est frappant. Mais ce qui frappe le plus, c’est l’effet rendu sur le son. Il semble résonner de partout et être, en même temps, lointain si bien qu’il en est gênant et captivant. Pour accentuer l’effet, la musique pop dissone merveilleusement. D’autre part, on a un autre hommage rendu à Warhol, le travail réalisé sur le décor et sur les textures est brillant.

Trouble donne l’illusion de présenter un amateurisme qui plaisait tant à Warhol : commettre des erreurs maitrisées et laissées çà et là. Quand le public quitte la salle par dizaines, on a soit une très mauvaise proposition soit une œuvre géniale. C’est le second cas qui s’applique ici. Le fait qu’une partie du public quitte la salle relève aussi du génie. Quand on sait que Warhol provoquait le même mépris de la part de certains critique et amateurs d’art quand ces derniers passaient à côté de son travail. L’hommage est ainsi rendu, bien malgré eux, par les specatteurs fuyards. Tellement bizarre, tellement bon. Cela relève de l’orgasme théâtral !

La pièce a d’ailleurs un pouvoir d’attraction incroyable. Chaque nouvelle scène semble nous attirer vers le vide comme dans un vertige, on ne peut pas lutter. Attiré aussi dangereusement et délicieusement vers la tentation. Trouble porte bien son nom, c’est ce qu’il provoque en nous. Le spectacle en devient magnétique. Aussi magnétique que les artistes à la dégaine sublime et aux traits fins qu’on connaît dans le cinéma de Gus VAN SANT. De la beauté encore ! Beauté lisse sans fadeur. Chaque comédien a quelque chose de solaire et de lunaire à la fois.

On est pris en otage chaque seconde par un esthétisme étrange, impertinent et contradictoire.

L’inclassable Trouble met le génie au service d’un génie.

L’histoire

Le cinéaste multi-primé signe un premier opus scénique inspiré par la figure mythique d’Andy Warhol.Trouble, spectacle musical, retrace l’ascension de l’icône qui agita durablement le monde de l’art dans les années 60. Transformant les objets quotidiens en oeuvre, la star du Pop Art règne en son studio atelier, la Factory, où converge la scène artistique underground newyorkaise. Entre les murs de vastes galeries d’art contemporain, dix jeunes interprètes vêtus de couleurs pop, incarnent un storyboard impeccablement composé par Gus Van Sant. La succession de tableaux bien orchestrée de Trouble dévoile l’étendue des talents protéiformes de l’artiste américain, virtuose dans l’art d’observer et de restituer une jeunesse effervescente.


Crédit photo : Bruno SIMAO

 

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Aurélien

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