Ah ! L’opéra bouffe, une proposition devenue si exceptionnel qu’on ne peut que se réjouir quand l’un d’entre est proposé au public ! Si en plus, c’est une oeuvre d’Hervé, maître incontesté du genre avec Offenbach ! Il n’y a pas à hésiter un instant. Ajoutons à cela, que c’est une autre référence en la matière qui est associé au spectacle : le Palazzetto Bru Zane.
On se dit qu’un trait d’union entre l’ancien directeur du théâtre du Châtelet et actuellement en fonction au théâtre marigny est toujours ancré. En effet, Jean-Luc CHOPLIN n’a jamais dissimulé son amour pour les opéras bouffes.
Dans cette mise en scène, les codes du « bouffe » sont biens là : c’est coloré et débridé.
Qui plus est, le showlight ou la machinerie sont démentiels ! Mais c’est également l’orchestre qui tient le show dans ce grand n’importe quoi pourtant si bien synchronisé.
Même une scène de cacophonie à quelque chose de surréaliste et gracieux à la fois. L’instant en devient mémorable. En effet, comment concerter les mots « cacophonie » et « gracieux » ?
Les scènes d’ensemble sont elles aussi fabuleuse. Aussi, derrière le déguisement de l’absurde et le ridicule se cachent de grandes techniques et de grandes voix.
Un moment loufoque rare et précieux qui vous en mettra plein les mirettes !
L’histoire
Un concours de tir à l’arbalète est organisé par le Marquis d’Esprucprucpruck, afin que sa fille Fleur-de-Noblesse, dont l’unique passion sur terre est la menuiserie, puisse en épouser le vainqueur. Alexandrivore, bien que fiancé à Dindonnette, se sent obligé d’y participer : sa dextérité d’arbalétrier est légendaire dans la contrée. Fleur-de- Noblesse a réalisé elle-même toute la tribune, mais aussi la cible qu’elle a truquée, si bien que lorsqu’Alexandrivore envoie sa flèche, elle simule habilement l’avoir reçue dans l’œil… condamnant le maladroit à la prison. Dindonnette déguisée en médecin opère et extrait sensément le projectile qui a blessé Fleur-de-Noblesse, permettant à celle-ci d’épouser un autre prétendant, Ernest, le petit ébéniste qu’elle aime en secret. Puis nous apprenons tout sur le duc d’En Face et sur les caprices de son dentier ainsi que sur le devenir de la pauvre enfant autrefois « abandonnée par des cavaliers, une nuit, dans un carton à chapeau… ! » Après tant d’émotion, Alexandrivore unira ses jours à ceux de Dindonnette, heureuse de son bonheur et de la réussite de son intervention.