Woman of the year (Critique)


Woman of the year

Livret  : Peter STONE

Paroles : Fred EBB

Musique : John KANDER

basé sur le film MGM de Ring Lardner et Michael Kanin

Direction musicale, arrangements : Gérard LECOINTE

Chef de chant, assistanat direction musicale : Sébastien JAUDON

Mise en scène : Jean LACORNERIE

Chorégraphie, co-mise en scène : Raphaël COTTIN

Images : Étienne GUIOL avec la participation de Jacques VERZIER

Scénographie : Bruno DE LAVENERE

Lumières : Romain DE LAGARDE

Costumes : Marion BENAGES assistée de : Clémence ROGER

Maquillage : Corinne TASSO

Avec :

De retour en 2025

  • le 7 janvier 2025 au Radiant Caluire Grand Lyon
  • le 13 février 2025 à l’EMC St Michel sur Orge (Haut de Seine)
  • le 11 mars 2025 au Dôme Albertville (Savoie)
  • le 18 mars 2025 à La Rampe Echirolles (Isère)
  • le 21 mars 2025 au Vellein Villefontaine (Isère)
  • le 1er avril 2025 à l’Espace Mongolfier Davézieux, Annonay Rhône Aglo (Ardèche)
  • le 16 mai 2025 à Noisy le Grand Espace Michel Simon (Seine St Denis)
  • les 27 et 28 mai 2025 au Bateau Feu Scène nationale de Dunkerque (Nord)

C’est toujours un réel plaisir de retrouver KANDER et EBB alors quand Woman of the year débarque dans quelques villes de France pour nous faire re-découvrir Woman of the year, on ne boude pas notre plaisir.

Dans cette version, on a un savant mélange de français et d’anglais (surtitré) Savant puisqu’en plus de réconcilier les amateurs de musical en version originale et ceux qui préfèrent des titres dans leur langue maternelle, Woman of the year jouit d’une adaptation de bien belle qualité qui surfent sur le moment, le lieu et son public sans se détacher de son époque et de ses origines.

Autre coup de génie, la scénographie qui permet d’avoir deux scènes dont une qui est une œuvre dans l’œuvre avec l’inclusion de vignettes de bande-dessinée en lien avec le métier de notre héros masculin. Certains noteront d’ailleurs l’ironie d’avoir choisi Jacques VERZIER qui, outre ses qualités d’homme de scène, possède également l’art de dessiner. Les plus avertis reconnaitront une de ses œuvres en aquarelle.

Quand ce n’est pas à une case, c’est à la lucarne du poste de télévision que la deuxième scène fait allusion. Construit donc comme un cartoon autant que comme une comédie musicale, Woman of the year n’en finit pas de séduire. On se laisse prendre surtout, lorsque le quatrième mur est brisé. Peut-on, par ailleurs, parler de quatrième mur quand on n’est autant spectateur que lecteur et téléspectateur ?

Le livret tout comme les paroles sont un régal jubilatoire. Impertinent sans être vulgaire ni même osé. Le verbe y est toujours posé avec élégance et maîtrise. On s’amuse autant sur les échanges caustiques du couple que sur les extravagances de ces derniers. Et plus encore sur les autres personnages. En effet, ils sont une multitude de personnages à graviter autour Tess et Sam. La plupart d’entre eux sont joués par le duo tonitruant Dalia CONSTANTIN/Quentin GIBELIN. Pour les autres, c’est l’orchestre qui s’invite ici et là à la comédie avec une aisance à souligner. Il est, presque toujours de rigueur, dans les musicals de Kander et Ebb de faire participer l’orchestre comme c’est le cas dans Cabaret ou Chicago par exemple. Jamais personne n’est mis au second plan et Woman of the year ne fait pas exception.

Evidemment, la partition sonne aussi juste que les mots. La musique est percutante. Jazzy et punchy ! Sur cette partition se posent l’envoûtante voix de poitrine de Ludmilla DABO et celle à la profondeur de crooner de Jacques VERZIER. Un mariage parfait auquel ils ajoutent tous deux des intonations et un rythme tonitruant ! Ils ne manquent jamais dans leur jeu de plonger dans les yeux de l’un et de l’autre. Vous vous délecterez aussi les personnages d’Helga et de Gerald dans leur excès et leurs attitudes caricaturales.

Woman of the year est féministe et antiféministe à la fois, il prône avec un sens de l’humour pointu, un léger cynisme bienveillant et satirique l’amour. Anti-conformiste avant l’heure !

Un schizo-show exquis et frais à regarder en mangeant du pop-corn tel un divertissement de haute volée.

What else is new ?

L’histoire

“Woman of the year” distingue chaque année une femme remarquable pour son talent et son succès : c’est LA femme de l’année. Et ce soir-là, Tess Harding reçoit ce prix pour son travail de journaliste à la télévision. L’occasion pour elle de revenir sur sa rencontre avec Sam, son mari, des années plus tôt. Elle est une vedette de la télévision, il est dessinateur de presse. Ils se rencontrent à l’occasion d’une polémique sur la valeur artistique de la bande dessinée.

Elle est brillante et énergique, il est doué et dépressif : coup de foudre et catastrophe annoncée. Comment vivre avec quelqu’un de plus célèbre et de plus puissant que vous? Dans le couple hétérosexuel, le pouvoir est-il du côté de l’homme ou de la femme? Quel modèle de réussite veut-on s’imposer? C’est toute une série de questions que cette comédie musicale pose avec légèreté. Parce que c’est en chanson que cette histoire est racontée par deux des plus grands auteurs de Broadway, John Kander et Fred Ebb. Vous aimez les comédies romantiques avec un sujet fort et des personnages hauts en couleur? Woman of the year est pour vous !

Aurélien.

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